La même scène au réveil chaque matin dans plusieurs quartiers résidentiels de l’agglomération bordelaise. Une file de voitures en stationnement qui penchent sur le côté, pneus avant et arrière crevés par un couteau de cuisine qui a laissé une entaille de 2 centimètres. Une population en émoi qui, face aux démarches à accomplir et à la répétition des faits, demande justice et mesures efficaces. Depuis le 1er mai, près de 400 véhicules en stationnement, soit 800 pneus, ont été la cible d’un vandale qui, au cours de périples nocturnes, agit en toute impunité.

Ces actes sériels rappellent aux Bordelais la façon de faire d’un poinçonneur qui avait déjà causé bien des ennuis à de nombreux automobilistes dans l’embarras en 2014 et reste pour l’heure inconnu. Le mode opératoire diffère cependant, notamment sur l’ustensile utilisé pour mettre les pneus à plat. Le résultat reste le même : il faut changer les quatre pneus. Et la facture a vite fait de grimper au-delà des 400 euros.

Malade mental agissant de façon compulsive ? Garagiste ou professionnel voulant écouler un stock de pneus ? Individu qui voudrait, entre les deux tours de la présidentielle, remettre le discours sécuritaire au centre des débats et ainsi orienter le vote de dimanche, ou simplement montrer son aversion pour les quartiers cossus ? Pari entre copains comme celui lancé il y a quelques années autour des Renault Twingo où le but était de rapporter la preuve d’un vol dans ce type de voitures ? Cherchant à qui profite le crime, les policiers bordelais n’écartent aucune hypothèse. Et suivent toutes les pistes. Des prélèvements de police technique et scientifique ont été effectués. Une cartographie des faits a été réalisée. Une synthèse de toutes les plaintes qui arrivent par dizaines est en cours d’élaboration. Et surtout, une enquête de voisinage conduit les policiers à frapper à toutes les portes. Ils espèrent qu’elle débouchera prochainement sur un détail, le souvenir d’un bruit ou un témoignage qui se révéleront utiles voire déterminants.

Sortant de la période de réserve qui accompagne les élections pour apporter des éléments factuels sur « ce phénomène apparu dans la nuit du 1er mai », la direction départementale de la sécurité publique indique que « tous les effectifs sont mobilisés et sensibilisés pour rechercher le ou les auteurs des faits ».

En vain pour le moment.