Des soldats somaliens, le 12 avril, à Mogadiscio. | FEISAL OMAR / REUTERS

Pour la première fois depuis le désastre de « Black Hawk Down », en 1993, l’armée américaine a perdu un soldat au cours d’une opération contre les insurgés islamistes chabab en Somalie, affiliés à Al-Qaida. « Le 4 mai, un soldat américain a été tué durant une opération contre les chabab près de Barii [Bariire], en Somalie, à environ 60 km à l’ouest de Mogadiscio », a annoncé vendredi dans un communiqué le commandement américain pour l’Afrique (Africom). Les troupes américaines impliquées avaient pour mission de « conseiller et assister » l’armée nationale somalienne dans cette opération, a expliqué l’Africom. Deux autres soldats « ont été blessés dans l’incident », a ajouté une porte-parole américaine.

Selon une source militaire somalienne, la mission ayant coûté la vie à ce soldat américain a eu lieu dans la nuit de jeudi à vendredi entre les localités de Bariire et Awdhegele, et a impliqué deux hélicoptères et une dizaine de membres des forces spéciales américaines et somaliennes. « Il y a eu une opération conduite près d’Awdhegele par des commandos somaliens et des membres des forces spéciales américaines. Il y a eu des victimes des deux côtés. Nous avons été informés que six combattants chabab ont été tués », a déclaré à l’Agence France-Presse Abdirisak Farah, un responsable militaire somalien basé dans un village voisin.

Former l’armée somalienne

Il s’agit du premier soldat américain tué en Somalie depuis le 3 octobre 1993, funeste journée durant laquelle deux hélicoptères américains furent abattus et 18 soldats tués à Mogadiscio dans la traque du chef de guerre Mohamed Farah Aïdid. L’opération a été immortalisée par le film Black Hawk Down (La Chute du Faucon noir) de Ridley Scott. Elle avait signifié l’échec de l’intervention militairo-humanitaire américaine en Somalie sous pavillon de l’ONU au début des années 1990 et profondément marqué les Etats-Unis, précipitant leur retrait de Somalie.

En 2013, un contingent permanent d’une cinquantaine d’hommes des forces spéciales américaines est revenu en Somalie pour former l’armée somalienne dans la lutte contre les chabab. Fin mars, l’administration Trump avait étendu les pouvoirs donnés aux militaires américains pour mener des frappes. Mi-avril, Washington a annoncé avoir mobilisé « quelques dizaines de soldats » supplémentaires à la demande de Mogadiscio.