Les principaux candidats qui s’affronteront dimanche dans le Schleswig-Holstein : Torsten Albig, du Parti social-démocrate (à gauche), et Daniel Guenther, de l’Union chrétienne-démocrate (à droite), avant un débat télévisé, le 25 avril 2017. | Carsten Rehder / AP

Ce dimanche 7 mai est également un jour de vote en Allemagne. Ou plus exactement dans un de ses seize Länder, le Schleswig-Holstein, région la plus septentrionale du pays, située au nord de Hambourg et au sud du Danemark, dans une péninsule bordée à l’ouest par la mer du Nord et à l’est par la Baltique.

A un peu plus de quatre mois des élections législatives du 24 septembre, le résultat des régionales qui y sont organisées ce dimanche sera observé de près même si, avec ses 2,3 millions d’électeurs, le Schleswig-Holstein pèse peu à l’échelle nationale.

Il n’empêche. Si le Parti social-démocrate (SPD) arrive en tête du scrutin, ses partisans ne manqueront pas d’y voir un présage favorable pour Martin Schulz, le nouveau président du parti, qui espère succéder à Angela Merkel à la chancellerie cet automne.

A l’inverse, si l’Union chrétienne-démocrate (CDU) l’emporte, les conservateurs ne se priveront pas d’expliquer que la « Schulzmania », autrement dit la poussée dont a bénéficié le SPD dans les enquêtes d’opinion après l’annonce de la candidature de M. Schulz en début d’année, n’est qu’une bulle sondagière. Et donc que l’actuelle chancelière a toutes les chances de rempiler pour un quatrième mandat consécutif.

Avant-dernier rendez-vous électoral avant les législatives

D’après les derniers sondages, cette hypothèse serait la plus probable. Jeudi, une enquête publiée par la chaîne de télévision ZDF donnait en effet la CDU trois points devant le SPD (33 % contre 29 %). Lors des dernières élections régionales, en 2012, les deux partis avaient fait quasiment jeu égal en nombre de voix (30,8 % pour la CDU, 30,4 % pour le SPD), obtenant le même nombre d’élus. A l’issue du scrutin, les sociaux-démocrates étaient toutefois sortis gagnants, puisque ce sont eux qui ont finalement pris la direction du gouvernement, à la tête d’une coalition rassemblant les écologistes et la Fédération des électeurs du Schleswig du Sud, un petit parti représentant la minorité danoise de la région.

Dimanche soir, un autre score sera également scruté avec attention : celui du parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD). Les derniers sondages le créditent d’environ 5-6 % des voix. Or, s’il ne franchit pas la barre des 5 %, il ne comptera aucun élu au sein du parlement régional.

Quinze jours après le calamiteux congrès de Cologne (Rhénanie-du-Nord-Westphalie), lors duquel les dirigeants de l’AfD ont étalé leurs différends, une telle issue nuirait fortement à l’image de celle-ci. Ce serait en effet la première fois depuis 2014 que ce parti, fondé l’année précédente, n’obtiendrait pas un score suffisant pour faire son entrée dans un parlement régional. Aujourd’hui, l’AfD est représentée dans onze des seize Länder du pays.

En Allemagne, le scrutin organisé ce dimanche dans le Schleswig-Holstein est l’avant-dernier rendez-vous électoral prévu avant les législatives du 24 septembre. D’ici-là auront lieu, le 14 mai, des élections régionales en Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Un scrutin dont les résultats sont attendus avec beaucoup plus de fébrilité que celui de ce dimanche, dans la mesure où ce Land, actuellement dirigé par le SPD, est, avec ses près de 18 millions d’habitants, le plus peuplé du pays.