Jean-Luc Melenchon, a former hard-left candidate in the first round of the presidential election, gestures before casting his ballot in the second round of the French presidential election in Paris, France Sunday, May 7, 2017. France votes Sunday in a crucial presidential runoff between centrist Emmanuel Macron and far-right candidate Marine Le Pen. (AP Photo/Kamil Zihnioglu) | Kamil Zihnioglu / AP

Une satisfaction, mais surtout un avertissement. Après la victoire d’Emmanuel Macron au second tour de l’élection présidentielle, une grande majorité de la classe politique s’est réjouie, dimanche 7 mai, de la défaite du Front national, qui a recueilli 34,2 % des suffrages. Mais beaucoup ont tenu également à envoyer une mise en garde au nouveau chef de l’Etat, dont la victoire a été jugée « fragile ». Avec, en toile de fond, l’enjeu des élections législatives qui approchent.

Le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a appelé dimanche soir Emmanuel Macron à être « obsédé » par la pensée des démunis au cours de son quinquennat. L’eurodéputé, qui était arrivé quatrième à l’issue du premier tour de l’élection le 23 avril, a rappelé que le programme du  « nouveau monarque président est connu » : « C’est la guerre contre les acquis sociaux du pays et l’irresponsabilité écologique ».

« Nous n’y sommes pas condamnés, les élections législatives doivent montrer qu’après un vote de refus et de peur le moment est venu d’un choix positif », a poursuivi Jean-Luc Mélenchon, appelant les « 7 millions de personnes qui se sont regroupées »  autour de son programme à « rester unies ». « Ne lâchez rien, ne renoncez à rien », a lancé celui qui entend bien occuper une forte place dans l’opposition.

« A notre appel, le 18 juin, notre résistance peut gagner la bataille. Et je vais m’y employer avec vous de toutes mes énergies. »

« Monsieur Macron est minoritaire »

En écho, Raquel Garrido, porte-parole de La France Insoumise, a jugé qu’Emmanuel Macron est « un président qui est faible », soulignant qu’il y avait « beaucoup de votes par défaut »« Les Français vont vouloir peut-être recouvrer cette représentativité politique qu’ils n’ont pas avec l’élection présidentielle », a-t-elle ajouté.

Sur France 2, le porte-parole de Jean-Luc Mélenchon, Alexis Corbière, a fait valoir que « la France qui ne veut pas de l’extrême droite mais qui ne veut pas non plus qu’on casse le code du travail à coups d’ordonnances, qu’on remette en cause son système de retraites, qu’on supprime 125 000 postes de fonctionnaires, elle est toujours là ».

« J’affirme ici sans manquer de respect à Monsieur Macron qu’il est minoritaire dans le pays (...) et malheur à celui qui croit utiliser cette Ve République autoritaire pour imposer des choses que les Français ne veulent pas. »

« La candidate du FN est largement battue, c’est un soulagement », a tweeté pour sa part le secrétaire national du Parti communiste, Pierre Laurent. Mais « l’élection d’Emmanuel Macron est fragile », a-t-il affirmé, lançant au passage « un appel à tous les responsables de la France insoumise » pour qu’un « accord d’union aboutisse ».

Présidentielle 2017 : la victoire d’Emmanuel Macron en 5 étapes
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