Aux dernières nouvelles, deux personnalités étaient en lice pour occuper le poste de premier ministre du président Emmanuel Macron, mais aucun nom n’a jusqu’à présent été dévoilé. Mardi 2 mai, sur le plateau de BFM-TV, le candidat d’En marche ! avait simplement lâché qu’il avait « presque choisi » et avait « un ou deux profils en tête », un homme et une femme.

Un mois plus tôt, dans un entretien au Monde, l’ancien ministre de l’économie assurait que son premier ministre « ne sera[it] pas un collaborateur ni le porteur d’un agenda personnel ». « Depuis un an, s’il y a quelqu’un qui ne doit rien aux hiérarques des partis, c’est bien moi », disait-il.

Interrogé après le premier tour de la présidentielle sur la possibilité d’une présidence Macron, François Baroin (Les Républicains), ancien soutien de François Fillon, a répondu que si les Français voulaient aux élections législatives « une alternance sans équivoque » et « un gouvernement de droite et de centre droit », alors il serait prêt à « diriger le gouvernement ». Le sénateur de l’Aube a d’ailleurs été désigné, mardi 2 mai, « chef de file du comité de campagne de la droite et du centre » pour le scrutin des 11 et 18 juin, ce qui sous-entend qu’il pourrait occuper Matignon en cas de victoire de la droite, et donc de cohabitation.

Pour Matignon : ni Borloo ni Parisot

L’ancien ministre centriste Jean-Louis Borloo a quant à lui explicitement apporté son soutien à Emmanuel Macron le 30 avril. Mais l’ex-président de l’Union des démocrates et indépendants ne devrait pas être le premier ministre de M. Macron, les deux hommes n’ayant pas réussi à s’entendre lors d’un déjeuner, à la fin de février, sur le rôle qu’il pourrait avoir. « Ça s’est mal passé. Borloo est quelqu’un d’attaché aux partis alors que Macron refuse les accords d’appareil, ils ne pouvaient pas s’entendre », a résumé un élu bien informé.

Le nom de Laurence Parisot, ancienne présidente du Medef, a également circulé et fait polémique dans l’entre-deux-tours. « J’ai plusieurs fois dit que j’étais disponible à faire des choses. J’ai une expérience, je suis crédible. Donc je peux être prête », a-t-elle déclaré à l’hebdomadaire Marianne, ajoutant cependant qu’elle n’avait « actuellement » « pas de relations avec lui ou ses équipes sur la question ». La vice-présidente de L’IFOP est revenue en arrière et a dénoncé un « titre abusif » du magazine, après une réaction indignée de Richard Ferrand, député proche de M. Macron.

Une garde rapprochée d’élus

Mardi, Emmanuel Macron a en outre assuré sur BFM-TV que, malgré le soutien que Manuel Valls lui a apporté, il ne souhaitait pas le faire entrer au gouvernement. En revanche, l’ancien ministre de l’économie a dit que M. Valls pourrait participer à la majorité présidentielle au Parlement s’il quitte le Parti socialiste.

S’il se montre encore plus discret sur de futurs ministrables, M. Macron s’est entouré pendant sa campagne de plusieurs proches qui pourraient par la suite prétendre à des maroquins. Tel Richard Ferrand, 54 ans, député socialiste du Finistère depuis 2012 et rallié de la première heure. Au sein du personnel politique, le candidat d’En marche ! compte également parmi ses soutiens le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, 69 ans, le maire MoDem de Pau, François Bayrou, qui s’est rallié à lui pendant la campagne et a renoncé à se porter candidat, ou encore le maire socialiste de Lyon, Gérard Collomb.

Pour élaborer son programme, M. Macron s’est également entouré d’économistes tels que Jean Pisani-Ferry, ancien conseiller de Dominique Strauss-Kahn et de Christian Sautter à Bercy, ou Philippe Martin, 50 ans, diplômé de l’université de Georgetown, à Washington, et son ancien collaborateur au ministère de l’économie.