Mohamed Badie lève les bras après l’annonce d’un verdict qui prévoit la peine de mort, le 16 mai 2015, au Caire. | KHALED DESOUKI / AFP

Le « guide suprême » des Frères musulmans, Mohamed Badie, a été condamné, lundi 8 mai, à une nouvelle peine de prison à vie pour avoir planifié des attaques contre l’Etat, ont fait savoir des responsables judiciaires égyptiens.

Le chef de la confrérie était jugé une nouvelle fois en première instance, après l’annulation d’un premier procès qui s’est tenu en avril 2015 et dans lequel il avait été condamné à la peine de mort. Après la destitution par l’armée en 2013 du président islamiste Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans, des centaines de ses partisans ont été condamnés à mort ou à de lourdes peines de prison.

Mohamed Badie, qui a comparu dans un grand nombre de procès, a déjà été condamné à plusieurs reprises à la peine de mort ou à la prison à vie. Il s’est vu infliger la peine capitale dans trois procès, mais ces derniers mois la Cour de cassation a annulé ces verdicts et ordonné de nouveaux jugements. Ce qu’elle a aussi fait pour M. Morsi et d’autres dirigeants de la confrérie.

21 personnes acquittées

Mohamed Badie et 47 autres personnes étaient accusées, dans cette affaire, d’avoir établi un « centre d’opérations » en vue de « préparer des attaques contre l’Etat », au moment où les partisans de Mohamed Morsi observaient un immense sit-in au Caire sur la place Rabaa Al-Adawiya. Au cours de ce rassemblement, dispersé le 14 août 2013, plus de 700 manifestants islamistes ont été tués par les forces de l’ordre.

Dans ce dossier, la Cour de cassation a annulé les condamnations de 37 détenus et ordonné un nouveau procès. C’est donc au terme de ce nouveau procès qu’une cour criminelle a condamné, lundi, M. Badie et deux autres personnes à la prison à vie, ont précisé deux responsables du tribunal.

Par ailleurs, 13 co-accusés ont reçu cinq ans de prison, dont Mohamed Soltan, un jeune citoyen égypto-américain expulsé en mai 2015 vers les Etats-Unis, et son père, Salah Soltan, actuellement en détention, a expliqué un avocat des accusés, Abdel Moneim Abdel Maqsoud.

Dans cette affaire, la cour a toutefois acquitté 21 personnes, dont Gehad Haddad, un ancien porte-parole du parti des Frères musulmans, a fait savoir l’avocat et les responsables du tribunal. Quant aux condamnés, ils peuvent encore faire appel.