Manifestation à Nantes, le 7 mai 2017, dans la foulée de l’annonce des résultats du second tour de la présidentielle. | JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP

Ils ont exprimé leur mécontentement dans la foulée des résultats du second tour. Plusieurs manifestations « anticapitalistes », certaines émaillées d’incidents, ont eu lieu dans la soirée du dimanche 7 mai, notamment à Paris, Nantes et Grenoble, après la victoire du candidat d’En marche ! Emmanuel Macron à la présidentielle.

A Nantes, environ 450 personnes selon la préfecture, se sont rassemblées derrière une banderole « Soyons ingouvernables » et aux cris de « Macron démission » ou « Macron dégage, résistance et sabotage ». Les forces de l’ordre ont essuyé des jets de projectiles et répliqué en faisant usage de gaz lacrymogènes. Cinq personnes ont été interpellées, a précisé une source policière à l’Agence France-Presse (AFP).

Un fonctionnaire a été blessé à la main par un jet de canette, selon la préfecture. Une photographe indépendante a également été blessée par l’éclat d’une grenade désencerclante et a été prise en charge par les pompiers, selon le journaliste de l’AFP.

Plusieurs dizaines d’interpellations à Paris

A Paris, plus de 300 manifestants se sont rassemblés dans le quartier populaire de Ménilmontant. Aux cris de « Tout le monde déteste la police », de jeunes hommes pour la plupart, vêtus de noir, cagoulés ou bas du visage dissimulé, ont jeté des projectiles. Les policiers ont répliqué par du gaz lacrymogène et ont rapidement encerclé une centaine d’entre eux.

Les forces de l’ordre procédaient à des contrôles, notamment pour vérifier si certains font partie des 69 personnes visées par un arrêté d’interdiction de séjour pris par le préfet de police. Plusieurs dizaines de personnes ont été interpellées, dont au moins une était visée par une interdiction de séjour, selon une source policière.

Quelques groupes se sont dispersés dans l’Est parisien, brisant notamment des vitres d’un collège et lançant des projectiles contre un véhicule de police, selon une source policière.

Le soir du premier tour à Paris, une manifestation de centaines d’« antifascistes » avait donné lieu à des heurts avec la police. Six policiers et trois manifestants avaient été blessés et 143 personnes interpellées. Pour le second tour, la préfecture de police de Paris avait mobilisé dimanche « un dispositif de sécurisation renforcée ».

« Génération ingouvernable »

A Lyon, environ 300 personnes se sont rassemblées dès l’annonce des résultats pour un « troisième tour social ». « Antifascistes et anticapitalistes », « face à Macron et au capital, lutte sociale », « on prend les mêmes et on recommence, foutage de gueule » pouvait-on lire sur les pancartes devant l’Hôtel de Ville. « Macron démission », « Ni Le Pen, ni Macron », scandaient les manifestants, sans incident notable.

A Grenoble, 350 militants anarchistes et de l’ultra gauche se sont rassemblés devant la préfecture. Un « cortège sauvage » s’est ensuite engagé sur plus d’un kilomètre, avant d’être dispersé par des tirs de grenade, selon la police.

A Strasbourg, des incidents ont éclaté lorsque une manifestation d’extrême gauche d’une centaine de personnes s’est retrouvée face à face avec une dizaine de militants d’extrême droite. La police a procédé à « une dizaine d’interpellations », selon l’adjoint au maire (PS) chargé de la sécurité, Robert Herrmann.

Environ 300 personnes ont également manifesté à Poitiers derrière une banderole « Génération ingouvernable », de légers incidents opposant une partie d’entre eux aux forces de l’ordre après qu’un petit groupe eut lancé des fumigènes.

A Caen comme à Tours, une centaine de personnes ont défilé avec pour slogan « ni Le Pen ni Macron », et 80 autres à Caen, sans incident.