Emmanuel Macron, candidat du mouvement En marche ! à l’élection présidentielle de 2017, devant la presse et ses partisans au carrousel du Louvre, à Paris, dimanche 7 mai. | Jean-Claude Coutausse/French-Politics pour "Le Monde"

L’euro est resté stable face au dollar et au yen, lundi matin, au lendemain de l’élection d’Emmanuel Macron à la présidence de la République française. Sa victoire, avec 66,1 % des voix contre la candidate du Front national, Marine Le Pen, était largement anticipée par les marchés. Peu après l’annonce du verdict des urnes, la monnaie est brièvement montée à 1,1023 dollar, soit son plus haut niveau depuis novembre, avant de redescendre. « Il ne faut pas s’attendre à un feu d’artifice, la probabilité d’une victoire de M. Macron était de plus de 90 % », souligne Manuel Oliveri, analyste chez Crédit agricole, cité par l’agence Bloomberg News. Le candidat d’En marche ! était le favori des investisseurs en raison de ses positions sur l’Europe et de ses orientations économiques. Marine Le Pen, elle, s’était montrée très critique envers l’Union européenne et prônait de transformer l’euro « monnaie unique » en « monnaie commune » réservée aux transactions internationales, tandis qu’une nouvelle devise nationale, le franc, aurait été réintroduite pour les échanges intérieurs au pays.

La Bourse de Paris évoluait quant à elle en recul de 0,51 % ce matin. La place parisienne avait déjà pris plus de 7 % depuis le lendemain du premier tour. « Ce résultat écarte le risque d’un nouveau coup porté à l’Union européenne après le Brexit britannique, coup qui aurait pu cette fois être fatal eu égard au rôle central de la France dans la construction européenne », note Adrien Pichoud, chef économiste chez SYZ Asset Management. M. Macron fera par ailleurs preuve de fermeté dans les négociations sur les conditions du Brexit, mais sans chercher à infliger une sanction au Royaume-Uni, a déclaré son conseiller sur les questions économiques, Jean Pisani-Ferry, au micro de la BBC. Cependant, toutes les incertitudes ne sont pas levées. Se pose entre autres la question de la majorité parlementaire avec laquelle le président élu pourra gouverner. Les législatives se tiendront les 11 et 18 juin. Dans ces circonstances, les indicateurs passeront au second plan, avec un agenda relativement creux.