Des soldats allemands participent à une cérémonie en Lituanie, le 7 février 2017. | INTS KALNINS / REUTERS

Un second soldat soupçonné d’avoir participé à un projet d’attentat en Allemagne contre des personnalités politiques a été arrêté, a annoncé mardi 9 mai le parquet antiterroriste allemand. Maximilian T., 27 ans, est accusé aux côtés de deux autres suspects allemands arrêtés à la fin d’avril : Mathias A., un étudiant de 24 ans, et un officier de la Bundeswehr de 28 ans, Franco Albrecht.

Les trois hommes voulaient s’en prendre aux responsables, selon eux, de « l’échec en matière de politique d’immigration » ou « engagées en faveur de l’accueil des réfugiés », précise le parquet. Ils avaient ainsi établi une liste de cibles potentielles, sur lesquelles figuraient les noms de l’ex-président allemand Joachim Gauck ou de l’actuel ministre de la justice, Heiko Maas.

Fausse piste

Apparemment liés à l’extrême droite, les suspects souhaitaient « jeter la suspicion sur les demandeurs d’asile en Allemagne ». L’officier Albrecht avait réussi à se faire passer pour un réfugié syrien sous une fausse identité, afin de mettre les enquêteurs sur cette piste.

« Compte tenu du débat public sur la politique d’immigration et d’accueil des réfugiés, un acte prétendument commis par un demandeur d’asile enregistré (en Allemagne) aurait suscité une attention particulière et contribué au sentiment général d’une menace », a estimé le parquet. Plus de 1,5 million de demandeurs d’asile sont arrivés en Allemagne depuis près de deux ans, principalement de Syrie, d’Irak et d’Afghanistan.

L’affaire a déjà pris une tournure politique, l’opinion se demandant comment l’administration allemande avait bien pu enregistrer un homme ne parlant pas arabe comme réfugié syrien. Embarrassée par cette affaire, la ministre de la défense, Ursula von der Leyen, a ordonné une vaste opération de fouille au sein de toutes les casernes de la Bundeswehr pour y saisir tout objet rappelant l’époque nazie.