Au moins 34 morts dus au choléra ont été recensés en une période de seulement onze jours au Yémen, pays déchiré par la guerre depuis plus de deux ans, a indiqué mardi 9 mai l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). « Il y a eu 34 décès liés au choléra et 2 022 cas de diarrhée sévère dans neuf provinces du Yémen entre le 27 avril et le 7 mai », a déclaré un responsable de l’institution à Sanaa.

Le choléra entraîne une diarrhée sévère et une déshydratation parfois mortelle. Il est provoqué par l’absorption d’eau ou de produits alimentaires contaminés par la bactérie Vibrio cholerae, présente dans les matières fécales.

L’an dernier, le Yémen avait déjà été touché par le choléra, la situation sanitaire s’étant nettement dégradée en raison de la guerre qui ravage ce pays pauvre de la péninsule Arabique. L’OMS classe maintenant le Yémen comme l’une des plus grandes urgences humanitaires de la planète avec la Syrie, le Soudan du Sud, le Nigeria et l’Irak.

Un pays en proie à la famine

De son côté, l’ONG Médecins sans frontières (MSF) a dénombré plus de 780 cas de choléra ou de diarrhée sévère dans le pays depuis mars, selon un communiqué publié le 9 mai. MSF a mis en place des centres de traitement spécifiques à ces symptômes dans cinq hôpitaux yéménites.

Depuis le début de la guerre en mars 2015, les infrastructures de santé du pays ont été fortement touchées par les combats, et l’accès aux soins est devenu très difficile, alors que des millions de personnes sont menacées de famine, selon les derniers rapports de l’organisation des Nations unies. Selon l’OMS, les combats ont fait plus de 7 700 morts et 42 500 blessés depuis mars 2015.

La guerre au Yémen oppose les forces loyales au président Abd Rabbo Mansour Hadi, soutenues par une coalition militaire arabe, à des rebelles houthistes alliés aux partisans de l’ancien président Ali Abdallah Saleh.