L’ancien président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, à son arrivée au tribunal, à Curitiba, le 10 mai. | NACHO DOCE / REUTERS

Le face-à-face entre l’ex-président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva et le juge anticorruption Sergio Moro, très attendu, a commencé mercredi 10 mai à Curitiba, dans le sud du pays. L’ancien dirigeant est arrivé au tribunal un peu avant 14 heures, heure locale, et son interrogatoire à huis clos devait débuter dans la foulée.

Les environs du tribunal ont été totalement bouclés, avec d’imposantes barrières et des dizaines de policiers anti-émeute. L’icône de la gauche latino-américaine, qui a présidé le Brésil de 2003 à 2010, compte sur le soutien de plusieurs milliers de partisans, venus pour la plupart en bus de différentes régions du pays, mais tenus à distance par ce dispositif de sécurité.

Scandale Petrobras

L’ancien ouvrier métallurgiste est visé par cinq procédures judiciaires liées à l’opération « Lavage express ». Cette enquête tentaculaire a révélé un vaste réseau de corruption orchestré par des entreprises du bâtiment pour truquer systématiquement les marchés publics, notamment ceux du géant pétrolier étatique Petrobras.

Lula est à la barre pour se défendre d’accusations selon lesquelles il aurait reçu un appartement en triplex dans une station balnéaire en guise de pot-de-vin. Selon les procureurs, il aurait bénéficié de largesses à hauteur de 3,7 millions de réais (1,16 million de dollars) de la part d’OAS, une société de BTP impliquée dans le scandale Petrobras.

Soutien de Dilma Rousseff

Le verdict n’est pas attendu avant plusieurs semaines. S’il est reconnu coupable et la décision confirmée en appel, Lula encourt une peine de prison et ne pourra pas se présenter à l’élection présidentielle de 2018. Malgré les affaires et un niveau élevé de rejet, il est largement en tête des intentions de vote.

Depuis le début de la journée, les internautes des deux camps se livrent un duel à coups de hashtags sur les réseaux sociaux. D’un côté #LulaEuConfio (« j’ai confiance en Lula) et de l’autre #MoroOrgulhoBrasileiro (« Moro, la fierté du Brésil »).

C’est justement sur Twitter que la dauphine de Lula, Dilma Rousseff, destituée l’an dernier pour maquillage des comptes publics, a annoncé son arrivée à Curitiba pour soutenir son mentor. 

« Je suis à Curitiba pour témoigner de ma solidarité envers le président Lula. La vérité va triompher », a-t-elle publié.