« C’est une grande victoire pour créer un pays de justice », a annoncé le douzième président coréen. | Ahn Young-joon / AP

La Corée du Sud a désigné mardi 9 mai Moon Jae-In comme douzième président. Le candidat du Parti démocratique de centre gauche a obtenu 40,2% des suffrages, soit 11,4 millions de voix. Le pays organisait des élections anticipées après la destitution de Park Geun-Hye, l’ancienne présidente mêlée à un scandale de corruption et d’abus de pouvoir.

« Je serai le président de tous les Sud-Coréens », s’est-il exclamé devant ses partisans sur la place Gwanghwamun à Séoul où des millions de Sud-Coréens s’étaient massés plusieurs mois durant pour exiger le départ de Park Geun-Hye. « C’est une grande victoire (...) pour créer un pays de justice (...) où les règles et le bon sens prévalent », a ajouté l’ancien avocat.

Le conservateur Hong Joon-Pyo, issu du parti de la présidente déchue, est arrivé loin derrière avec 25,2 % des suffrages, suivi du centriste Ahn Cheol-Soo avec 21,5%.

L’économie plus déterminante que la Corée du Nord

La participation a dépassé les 77%. Ce taux, le plus élevé depuis 20 ans pour une élection présidentielle, s’explique en partie par le climat de tensions dans le pays. La population est lassée du coût de la vie, du chômage grandissant, d’une croissance en baisse et de la proximité entre la classe politique et les grands patrons.

Dans la campagne, les considérations économiques l’ont emporté sur les relations avec la Corée du Nord qui restent compliquées. Le président Moon est justement partisan d’un dialogue avec le voisin, ce qui pourrait amorcer un changement majeur de politique après dix ans de gouvernements conservateurs.

« Nous félicitons le président-élu Moon Jae-In et nous nous associons au peuple sud-coréen dans la célébration de sa transition politique pacifique et démocratique », a réagi la Maison Blanche, dans un communiqué. Moon Jae-In a fait part de son intention de prendre ses distances avec les Etats-Unis, son allié historique. Dans un récent entretien avec le Washington Post, il estimait que Séoul devait « jouer un rôle de meneur sur les questions concernant la péninsule coréenne ».