Le PDG d’Essilor, Hubert Sagnières, a salué un « moment historique » pour le groupe. | GIUSEPPE CACACE / AFP

Le mariage d’Essilor et de Luxottica a eu lieu. Les actionnaires du leader mondial des verres ophtalmiques ont approuvé, jeudi 11 mai, à une écrasante majorité le projet de fusion avec l’italien Luxottica, numéro un mondial des montures de lunettes, en vue de créer le géant mondial intégré de l’optique.

Les actionnaires du groupe, réunis en assemblée générale ordinaire à Paris, ont approuvé une dizaine de résolutions portant sur ce projet avec des scores, compris entre 95 % et 99 % des suffrages exprimés, et ponctués par des salves d’applaudissements dans la salle.

Leur consentement était décisif pour valider cette union annoncée en janvier par les deux groupes, et devant être finalisée d’ici à la fin de l’année, selon le calendrier actuel. Le nouvel ensemble, baptisé Essilor Luxottica, pèsera environ 16 milliards d’euros de chiffre d’affaires annuel, pour une capitalisation boursière supérieure à 50 milliards d’euros.

Le PDG d’Essilor, Hubert Sagnières, a salué un « moment historique » pour le groupe. « On est en train de reproduire, puissance dix mille, la fusion entre les sociétés Essel et Silor », qui avait donné naissance au groupe Essilor en 1972, a-t-il assuré lors de l’assemblée générale.

Essilor et Luxottica sont « deux sociétés très performantes, qui ont chacune leur histoire, leurs racines. Deux sociétés qui auraient pu continuer leur chemin en parallèle, mais les verres et les montures, c’est fait pour aller ensemble », a-t-il ajouté sous les yeux du fondateur et patron de Luxottica, Leonardo Del Vecchio.

Un marché évalué à 100 milliards d’euros

Luxottica conçoit, fabrique et distribue les lunettes sous licence d’une vingtaine de grandes marques de mode, comme Chanel, Prada, Dolce & Gabbana ou encore Ralph Lauren. Le groupe est aussi propriétaire de marques comme Ray-Ban, Persol et Oakley.

D’autres étapes restent à franchir pour concrétiser ce mariage, en particulier l’autorisation des autorités de la concurrence concernées. Obtenir ces autorisations « prendra beaucoup d’énergie, beaucoup de travail et beaucoup de temps, mais nous n’avons pas d’inquiétude particulière », a assuré Laurent Vacherot, le directeur général délégué d’Essilor.

Les deux sociétés ont des activités complémentaires, avec « très peu de doublons », a rappelé M. Sagnières, estimant par ailleurs que le nouvel ensemble serait « encore petit » sur un marché mondial de l’optique évalué à 100 milliards d’euros.

Le futur conseil d’administration d’Essilor Luxottica, dont les 16 membres ont été approuvés jeudi par les actionnaires d’Essilor, sera composé à parité de représentants des deux groupes.

Essilor Luxottica sera par ailleurs coté à la Bourse de Paris, en remplacement de l’action Essilor, tandis que le titre Luxottica sera rayé de la cote à Milan. Le nouvel ensemble, de droit français, aura son siège social en banlieue parisienne.