Selon les prévisions économiques de la Commission économique publiées jeudi 11 mai, la hausse du PIB pour les 19 pays de la zone euro devrait être de 1,7 % en 2017 et de 1,8 % en 2018. | EMMANUEL DUNAND / AFP

De trimestre en trimestre, cela se confirme : la croissance est de retour en zone euro et dans toute l’Union. Une croissance modeste mais solide. A en croire les prévisions de printemps de la Commission européenne, présentées jeudi 11 mai, l’économie de l’Union est entrée « dans sa cinquième année de redressement », une tendance qui concerne désormais tous ses Etats membres.

La hausse du produit intérieur brut (PIB) pour les 19 pays de la zone euro devrait être de 1,7 % en 2017 et de 1,8 % en 2018. Pour l’Union tout entière, elle atteindrait 1,9 % en 2017 et en 2018. Les économies européennes sont tirées par une meilleure conjoncture internationale et par une consommation intérieure, toujours vigoureuse, même si elle commence à donner des signes de ralentissement.

Optimisme prudent de rigueur

Les taux de chômage devraient continuer de diminuer, à 9,4 % de la population active en 2017 et à 8,9 % en 2018 en zone euro, rejoignant les niveaux de 2009, juste après le début de la crise financière. Ils tombent à 8 % en 2017 et à 7,7 % en 2018 dans l’Union.

Les finances publiques s’améliorent aussi tendanciellement. En zone euro, les déficits publics glissent à 1,4 % du PIB en moyenne en 2017 (et à 1,3 % en 2018). Quant aux dettes publiques, elles dégonflent lentement, à 90,3 % du PIB pour 2017 et à 89 % en 2018.

En revanche, des divergences, considérables, fragilisent toujours une zone euro politiquement incomplète. Les dettes publiques ? Celles de l’Italie, de la Grèce, du Portugal ou de la Belgique dépassent largement les 100 % de leur PIB. Le chômage ? Il devrait rester en moyenne en 2017 à 22,8 % de la population active en Grèce, à 17,6 % en Espagne ou à 9,9 % en France. Alors qu’il ne représenterait plus que 4 % de la population active allemande l’an prochain, ou 4,9 % de celle des Pays-Bas.

Preuve qu’un optimisme prudent est toutefois de retour : la Commission a bien mentionné, jeudi, les incertitudes géopolitiques liées à la politique du nouveau président américain ou au Brexit à venir. Mais en considérant qu’elles sont « plus mesurées » qu’à l’hiver dernier.