Un dernier bilan fourni mardi 9 mai par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) faisait état de 34 morts. | MOHAMMED HUWAIS / AFP

Les Nations unies ont confirmé, jeudi 11 mai, 58 cas de choléra au Yémen en moins de deux semaines et annoncé 47 morts, la deuxième poussée de l’épidémie en un an dans ce pays déchiré par la guerre.

Le bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) a annoncé dans un communiqué que les analyses de laboratoire avaient confirmé 58 cas de choléra. 2 301 autres cas suspects ont été recensés dans dix provinces, dont celle de la capitale, Sanaa, la plus affectée avec plus de 30 % des cas. Les autres régions touchées se trouvent dans le nord et le sud du pays ainsi que dans la région côtière de l’ouest.

Un dernier bilan fourni mardi par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) faisait état de 34 morts. L’OMS classe désormais le Yémen comme l’une des plus grandes urgences humanitaires de la planète avec la Syrie, le Soudan du Sud, le Nigeria et l’Irak.

Des structures de santé épuisées

En 2016, le Yémen avait déjà été touché par le choléra, la situation sanitaire s’étant nettement dégradée en raison de la guerre qui ravage ce pays pauvre de la péninsule arabique.

En effet, selon l’Organisation des Nations unies (ONU), plus de 14 millions de personnes n’ont pas accès à des soins médicaux dans le pays, en raison aussi bien des combats qui empêchent les patients de se rendre à l’hôpital et les médicaments de circuler, qu’à la grave crise économique de l’Etat, qui ne peut plus payer certains de ses fonctionnaires. Par ailleurs, de nombreux hôpitaux ont été touchés par les combats depuis le début de la guerre, notamment par des frappes aériennes.

La guerre au Yémen oppose les forces loyales au président Abd Rabbo Mansour Hadi, soutenues par une coalition militaire arabe, à des rebelles houtistes alliés aux partisans de l’ex-président Ali Abdallah Saleh.

Selon l’OMS, les combats ont fait plus de 8 000 morts et plus de 44 500 blessés depuis mars 2015. Quelque 19 millions de personnes, soit 60 % de la population, vivent en situation d’insécurité alimentaire, selon l’ONU.

Le choléra entraîne une diarrhée sévère et une déshydratation parfois mortelle. Il est provoqué par l’absorption d’eau ou de produits alimentaires contaminés par la bactérie Vibrio cholerae, présente dans les matières fécales.