Mesale Tolu fait partie d’un groupe de 16 personnes interpellées lors d’une opération policière contre des militants de gauche à la veille des manifestations du 1er mai. | UMIT BEKTAS / REUTERS

Mesale Tolu, une journaliste et traductrice allemande, est emprisonnée depuis le 30 avril en Turquie, a fait savoir, vendredi 12 mai, un porte-parole du ministère des affaires étrangères allemand.

« Nous n’avons eu aucune information des autorités turques lors de l’arrestation [de Mme Tolu], puis lors de son placement en détention provisoire. C’est regrettable », a déploré Martin Schäfer, ajoutant qu’aucun « contact personnel » avec la journaliste n’avait pu être établi.

« Ce cas nous préoccupe », a dit le porte-parole du gouvernement, Steffen Seibert, la détention d’un journaliste germano-turc, Deniz Yücel, accusé d’espionnage, ayant déjà sérieusement altéré les relations entre Berlin et Ankara.

Selon les médias turcs, Mesale Tolu travaillait notamment pour une petite agence de presse turque de gauche, Etkin Haber Ajansi (ETHA), mais le porte-parole du ministère des affaires étrangères n’a pas pu dire si elle était journaliste ou traductrice.

Manifestation du 1er Mai

Née en Allemagne, de nationalité turque, Mesale Tolu a été naturalisée en 2007, selon les médias allemands. Elle fait partie d’un groupe de seize personnes interpellées lors d’une opération policière contre des militants de gauche, sans doute en lien avec les manifestations prévues pour le 1er Mai, selon les médias turcs.

Le ministère des affaires étrangères allemand a précisé qu’elle avait été placée en détention provisoire le 6 mai et que les autorités allemandes n’en avaient pas été informées par leurs homologues turcs.

Au total, six Allemands détenus dans des prisons turques ne peuvent bénéficier d’une assistance diplomatique à l’heure actuelle, a encore souligné le porte-parole.

Le cas de cette jeune femme et des autres Allemands détenus en Turquie a été évoqué lors d’un entretien entre le ministre des affaires étrangères allemand, Sigmar Gabriel, et le premier ministre turc, Binali Yildiri, en marge d’une conférence à Londres, jeudi.