Dès qu’il apparaît, au cœur de l’immense esperluette qui occupe le fond de scène et rythmera la scénographie du concert, on comprend que, pour le dernier soir de l’étape parisienne de sa tournée, jeudi 11 mai, Julien Doré a bien l’intention de forcer sa sensualité. Jean noir, veste du même ton ajustée qu’il ne tardera pas à ôter pour offrir à la salle en émoi ses biceps tatoués, le chanteur ouvre la soirée en interprétant le premier titre de son dernier album, Porto-Vecchio.

Et déjà, il aguiche le public de la fosse en jouant de son corps tel un surfeur, parcourant la scène de gauche à droite, main tendue vers la salle comme pour tenter un contact avec chacun. Derrière lui, l’esperluette clignote et inonde le Zénith de couleurs pop tandis que Julien Doré dit son bonheur de conclure en si chaleureuse compagnie son « joli triptyque » parisien.

Julien Doré - Porto-Vecchio (Alternative Video)

Autodérision

Accompagné de son équipe de six musiciens – parmi lesquels Arman Méliès à la basse – le chanteur décline les titre de son dernier disque, &, que le public connaît déjà suffisamment bien pour reprendre en cœur les « oh oh oh » et les « ah ah » qui donnent sa touche voluptueuse à l’album. Voix chaude, puissante, Doré fait encore monter la température sur le titre Coco Câline« Je te veux, prends-moi ! » – avant une séquence d’autodérision : « A 35 ans, je devrais peut-être arrêter avec ça ! »

Julien Doré - Coco Câline (Alternative Video)

En deuxième partie, tandis que ses musiciens, jusqu’alors restés en fond de scène, perchés sur des podiums pour les claviers, se rapprochent du chanteur, désormais assis devant son piano, d’anciens titres, comme le tube de 2013, Chou Wasabi, viennent se mêler aux plus récents dans une ambiance moins survoltée, plus sensible. L’esperluette laisse alors apparaître des images vidéo issues du documentaire tourné dans le sud de la France par Julien Doré au moment où il enregistrait son album.

On le voit sur sa petite moto dans un paysage de montagne, un loup vient nous faire un clin d’œil… Animal dont Julien Doré imitera le hurlement, manière de montrer qu’en lui cohabitent en permanence le beau et la bête. C’est sur une invitation au voyage que l’artiste prend congé de son public auquel il offre en finale son succès de 2013, Paris-Seychelles, que la salle accueille dans une touffeur quasi équatoriale.

Julien Doré - Paris-Seychelles