Moins d’un an après les faits, le parquet de Paris a demandé, vendredi 12 mai, un procès au tribunal correctionnel pour neuf suspects dans l’enquête sur l’attaque et l’incendie d’une voiture de police à Paris le 18 mai 2016, en marge d’une manifestation de policiers contre la « haine des flics ».

Dans ses réquisitions, le parquet ne retient pas les faits de tentative de meurtre sur policiers, passibles de la cour d’assises, et demande que sept des neuf personnes soient jugées pour violences volontaires aggravées et destruction volontaire, selon des sources judiciaire et proche du dossier. Lors de l’attaque, qui avait provoqué un vif émoi, un fumigène avait été projeté dans le véhicule alors que deux policiers, finalement sortis indemnes, se trouvaient à l’intérieur.

Une voiture de police incendiée en marge de la manifestation à Paris
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Les vidéos qui avaient circulé sur Internet montraient plusieurs personnes encagoulées cassant des vitres à coup de pied ou lançant des plots de circulation sur le véhicule, jusqu’à ce que l’une d’entre elles projette un fumigène allumé par la vitre arrière brisée. L’enquête, qui s’appuie notamment sur des images de vidéosurveillance et la téléphonie, a permis d’identifier un suspect pour le jet du fumigène, mais cet homme né en 1989 et qui réside en Suisse, ne s’est pas présenté quand il a été convoqué pour sa mise en examen. Il fait l’objet d’un mandat d’arrêt.

Après les réquisitions du parquet, il appartient à la juge d’instruction d’ordonner ou non un renvoi des protagonistes devant le tribunal correctionnel ou devant la cour d’assises.

Quatre premiers suspects avaient été arrêtés quelques heures après les faits, mais pour deux d’entre eux, dont l’un avait été placé un mois en détention provisoire, le parquet estime que leur participation à l’agression des policiers n’est pas établie et ne demande un procès que pour le délit de participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences ou de dégradations, a expliqué une source proche du dossier.

Trois autres personnes, identifiées durant l’enquête et qui ont reconnu leur participation à l’attaque, sont toujours placés en détention provisoire, a annoncé une source proche de l’enquête.