L’augmentation prévisible du nombre de médecins ces vingt prochaines années ne sera pas suffisante pour couvrir la hausse des besoins de soins liée au vieillissement de la population. C’est le principal enseignement d’une étude publiée jeudi 11 mai par la Drees, le service de statistiques du ministère de la santé.

A l’origine de la hausse du nombre de praticiens, le desserrement régulier, ces dernières années, du numerus clausus à l’issue de la première année de médecine. A ce plus grand nombre de médecins formés va venir s’ajouter une hausse régulière du nombre de médecins diplômés à l’étranger, qui pourraient représenter 9 % des effectifs en 2030. Résultat : la France devrait compter 281 400 médecins en 2040, soit 30 % de plus qu’aujourd’hui.

Baisse spectaculaire des effectifs de médecins libéraux

Cette hausse conséquente aurait dû permettre d’apporter une solution aux problèmes de démographie médicale. Mais, soucieux de trouver un plus juste équilibre entre leur vie personnelle et leur vie professionnelle, ces futurs médecins, en majorité des femmes, exerceront différemment de leurs aînés. Moins de temps plein, moins d’exercice en libéral, plus de salariat… Et, pour finir, une offre de soins réduite.

Les effectifs de médecins libéraux devraient ainsi enregistrer une baisse spectaculaire de 24 % sur la période 2012-2027. Là où l’ordre national des médecins estimait en juin 2016 que le non-remplacement d’une partie des départs à la retraite chez les médecins généralistes allait se traduire par la perte d’un médecin généraliste sur quatre sur la période 2007-­2025, la Drees minimise cependant le phénomène. Pour elle, cette baisse ne serait « que » de 8 % entre 2009 et 2025.

« Une fois tous ces paramètres combinés, l’offre médicale devrait croître moins vite que la demande, au cours des dix prochaines années », note la Drees, qui estime que tous ces facteurs réunis sont « susceptibles d’entraîner un accroissement des inégalités territoriales d’accès aux soins de premiers recours ».