« Je me suis préparé. C’est plus facile pour moi de transmettre les pouvoirs à un ancien conseiller, un ancien ministre, qu’à un adversaire politique. Il n’y aura pas le sentiment d’être dépossédé. Et puis je n’ai pas été candidat. Je n’ai pas été battu. Ça change tout. » Pour François Hollande, l’histoire s’achève. Dimanche 14 mai, lorsqu’il franchira les grilles de l’Elysée, à 10 h 30 et après un entretien d’une demi-heure en tête-à-tête avec son successeur, le président de la République redeviendra un citoyen comme les autres.

Pour Emmanuel Macron, ce sera le début de l’histoire. François Hollande raccompagné jusqu’à sa voiture, un égard que le socialiste n’avait pas eu pour Nicolas Sarkozy en 2012 – ce qu’il regrettera ensuite –, le nouveau chef de l’Etat entamera une longue journée d’obligations protocolaires. Dans un salon de l’Elysée, il lui sera d’abord remis les insignes de grand-croix de la Légion d’honneur, la plus haute dignité de l’ordre, puis il rejoindra la salle des fêtes du palais, où Laurent Fabius, président du Conseil constitutionnel, proclamera le résultat officiel de l’élection.

Remontée des Champs-Elysées

Selon ses proches, M. Macron veut une cérémonie d’installation « très simple », « réservée ». Les invités devraient être peu nombreux : Brigitte Macron et ses enfants, les Prix Nobel français, les représentants des syndicats et du patronat, quelques politiques proches, comme Richard Ferrand. L’allocution du nouveau président devrait être courte, une dizaine de minutes.

Ensuite, Emmanuel Macron effectuera en voiture la traditionnelle remontée de l’avenue des Champs-Elysées jusqu’à l’Arc de triomphe, où il ranimera la flamme du Soldat inconnu. Le chef de l’Etat pourrait être déposé en haut de l’avenue et finir le chemin seul à pied, dans une mise en scène proche de celle du Louvre, lorsqu’il avait cheminé entre les pyramides de verre au son de l’Hymne à la joie, le 7 mai.

De son côté, François Hollande se rendra après son départ de l’Elysée au siège du Parti socialiste, rue de Solférino, comme François Mitterrand l’avait fait, en mai 1995. Il y a vingt-deux ans, les socialistes avaient offert une Twingo au président sortant, qu’il avait donnée à sa fille Mazarine.