Le Karma de GoPro est un bel exemple de résilience. Commercialement naufragé fin 2016 juste après son lancement aux Etats-Unis à cause d’une mauvaise fixation de la batterie - qui provoquait des coupures brutales d’alimentation - le premier drone de la marque spécialiste des action cams n’a pas abdiqué. Muni d’un loquet enfin fiable, il est désormais diffusé en France. Ce quadricoptère vise le haut de gamme. Son prix de base, sans caméra, est de 999,99 euros et il faudra compter 1 399,99 euros pour disposer de la GoPro HERO5 Black ainsi que du Karma Grip. Ce dernier accessoire offre la possibilité de stabiliser l’image lorsque l’on utilise manuellement la caméra. Le modèle HERO4 (Silver ou Black) peut aussi lui être associé.

La Karma de GoPro en position repliée. | Bret Jones/GoPro

UNE ALLURE ATYPIQUE

Avant même de découvrir le Karma, on remarque la valise dans laquelle il est présenté. Elégante, assez mince, munie de lanières ajustables afin d’être portée comme un sac à dos...mais lourde à transporter car ce drone pèse, tout compris (c’est à dire avec sa batterie et sa caméra), pas loin de deux kilos. Son allure tranche avec la plupart des quadricoptères de la concurrence. La silhouette est atypique, tout en longueur, avec des bras qui se déplient et un double train d’atterrissage qu’il faudra déployer avant l’envol. Alors que la mode est plutôt à intégrer la caméra dans le corps du drone, celle du Karma est fixée à son extrémité ce qui risque de l’exposer en cas de chute mais dégage son champ de vision. La batterie se recharge complètement en une heure et - c’est un bon point - le chargeur fourni peut assurer l’alimentation simultanée du drone et de sa radiocommande. Quant à la caméra, elle est alimentée en vol par la batterie du Karma.

La radiocommande et son écran tactile. Un allure de manette de jeu vidéo, comme il se doit. | GoPro

DÉCOLLAGE....

Ce drone est d’une prise en main très facile. La présence d’une radiocommande spécifique, compacte et assez chic elle aussi, facile les choses. Après avoir glissé la batterie dans l’appareil, il suffit d’appuyer sur un bouton situé sur le dessus du drone et un autre, sur la radiocommande. L’indispensable calibrage qui permet au GPS de prendre ses marques (il faut pour cela opérer une sorte de danse d’indien en pivotant sur soi-même en tenant l’appareil verticalement puis horizontalement...) s’effectue rapidement. La fixation des longues hélices est tout aussi simple. Après avoir pressé une première touche, il faut balayer l’écran de la radiocommande pour lancer les moteurs. Le Karma s’ébroue en vrombissant avant de s’élever deux mètres au-dessus du sol.

La caméra est située en avant du corps du drone. | Bret Jones/GoPro

PAS DE VOLTIGE

Les deux joysticks installés sur la radiocommande sont agréables sous le pouce et le drone répond parfaitement aux impulsions. Lors de notre test, les rotations à 360 degrés se sont déroulées sans que l’appareil ne dérive le moins du monde. L’avant du Karma est doté de Led vertes et l’arrière de Led rouges mais, passée une certaine distance il faut se repérer grâce aux icônes de l’écran tactile et au streaming vidéo. La radiocommande présente bien mais son écran n’est pas aussi large que celui d’une tablete et, par grand soleil, la vision est malaisée. D’autant qu’aucun cache de protection n’est disponible pour l’instant. Le drone monte, descend, vire de bord sans imposer de délai de réation et se montre plutôt rapide malgré son poids. Pas de quoi, toutefois, en faire un voltigeur; ce n’est pas la vocation d’un drone de loisir conçu avant tout pour prendre des images. Nous avons fait voler ce quadricoptère par un vent modèré (15 kmh) qui ne l’a absolument pas perturbé dans ses évolutions.

L’autonomie en vol, selon GoPro, est de 19 minutes. En pratique, il faut compter sur une disponibilité un peu supérieure à un quart d’heure, à moins de veiller à faire évoluer l’appareil avec un doigté particulier. La fonction « Return to home » permet au Karma de revenir automatiquement à son point de départ - ou presque - et le vol en orbite est envisageable ainsi que la sacro-sainte prise de dronies. En revanche, il n’est pas (encore ?) possible de mettre en oeuvre une fonction de suivi automatique ou de réaliser simplement un vol programmé. Dommage, aussi, qu’aucun système d’évitement automatique ne soit disponible. Ce qui n’enlève rien à la facilité de maniement de ce drone et au plaisir que procure son pilotage.

Le drone et sa radiocommande, qui se déplie. | Bret Jones/GoPro

ELLES ASSURENT, LES IMAGES DU KARMA

Forcément, on attend d’un drone GoPro qu’il assure, côté image. Même si, en vol on ne peut pas toujours prendre l’exacte mesure de ce que l’on filme, on est impressionné par les images que l’on découvre, une fois que le petit boitier de la caméra GoPro à livré son contenu à l’ordinateur. La HERO5 filme en 4K (3840x2160) à 30 images par secondes et en 2,7K (2704x1520) à 60 images par secondes. La définition des photos et des vidéos sont remarquables même lorsqu’on s’en remet systèmatique aux réglages automatiques. En plus, de nombreux modes (grand angle, photos en rafale, augmentation des contrastes...) sont proposés. Ces performances sont à mettre à l’actif de la caméra, bien sûr, mais aussi du système de stabilisation de l’image, impeccable.

Le Karma Grip est un bras articulé qui supporte la caméré GoPro | Bret Jones/GoPro

KARMANUEL

La principale spécificité du drone Karma est sa polyvalence. En effet, le bras stabilisateur trois axes qui commande les mouvements de la caméra est amovible. ll peut se désolidariser du drone pour être fixé sur le Karma Grip et utilisé comme une poignée de stabilisation de l’image, tenue à la main ou installée sur un support. Des prestations appréciables mais qui font notablement grimper le prix d’achat du Karma qui, dans cette configuration frise les 1 400 euros.

Le drone et sa radiocommande, qui se déplie. | Bret Jones/GoPro

BREF, ON A AIMÉ

- La facilité d’appropriation

- Le comportement en vol

- La qualité des images

- La polyvalence du système de prise de vues

....MAIS ON AURAIT QUAND MÊME APPRÉCIÉ

- Un plus large éventail des modes de vol

- Un poids plus réduit

- Une moindre exposition de la caméra aux chocs

En conclusion, le Karma de GoPro est pour vous si ....

- Vous faites partie intégrante de la « communauté » Gopro 

- Vous aimez les drones à la présentation atypique

On ne vous le conseille pas si...

- Vous cherchez un drone à la pointe de la technologie