Lors du quatrième cycle, en février, Staffan de Mistura est parvenu pour la première fois à faire accepter par les parties au conflit un agenda avec quatre sujets de discussion. | FABRICE COFFRINI / AFP

De nouveaux pourparlers de paix sur la Syrie reprennent mardi 16 mai à Genève, en Suisse, sous l’égide de l’ONU, avec des représentants du gouvernement syrien et de l’opposition. Cinq séries de pourparlers ont déjà été organisées depuis 2016 sur les bords du lac Léman par l’envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, sans résultat.

Lors du quatrième cycle, en février, Staffan de Mistura est parvenu pour la première fois à faire accepter par les parties au conflit un agenda avec quatre sujets de discussion : la lutte contre le terrorisme ; la gouvernance (terme flou pour évoquer une transition politique) ; une nouvelle Constitution ; la tenue d’élections. Mais depuis, aucune avancée n’a été enregistrée. L’opposition ne cesse de réclamer le départ de Bachar Al-Assad, ce que Damas refuse.

Les efforts pour mettre fin à la guerre se mènent désormais sur deux circuits concurrents : le processus politique formel se déroule au siège de l’ONU, à Genève, tandis que d’autres pourparlers se tiennent depuis janvier à Astana, au Kazakhstan, à l’initiative de la Turquie, soutien des rebelles, de la Russie et l’Iran, alliés du régime Assad.

Les négociations de Genève sont de plus en plus éclipsées par les pourparlers d’Astana, ainsi que par les défaites des rebelles à Damas. L’ONU cherche aujourd’hui à rester par tous les moyens dans la course, après l’important accord signé à Astana le 4 mai, qui prévoit de créer des « zones de désescalade » en Syrie pour limiter l’effusion de sang.

Nouvelles accusations contre le régime

En six ans, cette guerre dévastatrice a causé la mort de plus de 320 000 personnes, chassé plus de la moitié des Syriens de leurs foyers et détruit l’économie et les infrastructures de ce pays du Proche-Orient.

Un conflit également émaillé d’atrocités : massacres de civils, usage d’armes chimiques... Dernière horreur en date, les Etats-Unis ont accusé lundi le régime de Bachar Al-Assad d’avoir brûlé dans un « crématorium » une partie des milliers de prisonniers assassinés ces dernières années et ont exhorté la Russie à faire pression sur son allié pour qu’il mette fin à ces « meurtres de masse ».

Ces allégations relaient un rapport, photos satellites à l’appui, qu’avait publié en février Amnesty International. L’organisation de défense des droits humains accusait le régime d’avoir pendu 13 000 personnes entre 2011 et 2015 dans cette prison de Saydnaya et dénonçait une « politique d’extermination » constituant des « crimes de guerre et crimes contre l’humanité ».