Lors d’une manifestation contre le président vénézuélien Nicolas Maduro, à Caracas le 15 mai. | Fernando Llano / AP

Il s’agit du 40e mort depuis le début des manifestations contre le président vénézuélien Nicolas Maduro, début avril : un jeune homme de 17 ans a succombé mardi 16 mai au Venezuela après avoir été blessé la veille, par balle, lors d’un rassemblement contre le président socialiste, a annoncé le parquet.

L’homme se trouvait « à proximité de la manifestation, lorsqu’un groupe de personnes est arrivé soudainement et a tiré à plusieurs reprises, blessant le jeune homme » au niveau de la tête, selon le ministère public. Ce bilan, qui survient dans un contexte de violente crise économique et politique, est le plus lourd depuis les marches de 2014, qui avaient fait officiellement 43 morts.

Manifestations quasi quotidiennes

Nicolas Maduro est confronté depuis le 1er avril à une vague de manifestations hostiles, quasi quotidiennes. Au moins 155 civils ont été emprisonnés sur ordre de tribunaux militaires, a dénoncé l’ONG Foro Penal. L’opposition exige des élections générales anticipées et rejette la décision du chef de l’Etat de convoquer une assemblée constituante pour réformer le texte suprême datant de 1999, estimant qu’il s’agit d’une manœuvre pour repousser le scrutin présidentiel prévu fin 2018 et s’accrocher au pouvoir.

Lundi, des milliers d’opposants au chef de l’Etat ont bloqué les principales routes du pays, une journée émaillée par des violences. L’opération, nommée « grand sit-in contre la dictature », a mobilisé pendant près de douze heures des manifestants dans une cinquantaine de points stratégiques du pays.

L’objectif était de « rendre ingouvernable » le Venezuela, déjà secoué par une profonde crise politique depuis des mois, a expliqué Freddy Guevara, vice-président du Parlement, qui est contrôlé depuis fin 2015 par l’opposition. Cette crise politique est doublée d’une crise économique, ce pays pétrolier étant ruiné par la chute des cours du brut.

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