La PDG de la RATP Elisabeth Borne quitte l’entreprise publique pour devenir ministre chargée des transports auprès du ministre de la transition écologique Nicolas Hulot. | ERIC PIERMONT / AFP

Après un an et demi quai de la Rapée, au siège de la RATP, Elisabeth Borne revient à l’hôtel de Roquelaure. Mercredi 17 mai, la patronne de l’entreprise publique a été nommée ministre chargée des transports, auprès de Nicolas Hulot, ministre de la transition écologique.

Il s’agit d’un véritable retour aux sources pour cette ancienne élève de Polytechnique, ingénieur général des Ponts et Chaussées. Entre 2014 et 2015, elle avait en effet dirigé le cabinet de Ségolène Royal, alors ministre de l’écologie.

Une longue carrière dans les cabinets ministériels

Le président Emmanuel Macron et son premier ministre Edouard Philippe ont choisi une « techno » de 56 ans. Haut fonctionnaire spécialiste de l’équipement et des transports, Mme Borne a fait une longue carrière dans les cabinets ministériels, et notamment auprès de Lionel Jospin. Elle s’est occupée des plans de développement immobilier des universités quand ce dernier était ministre de l’éducation nationale de 1991 à 1993. Puis, entre 1997 et 2002, quand il était premier ministre, elle a suivi, déjà, le dossier des transports.

En 2002, forte de son expérience, elle est recrutée par la SNCF au poste de directrice de la stratégie qui lui donne une bonne connaissance de la grande maison. Cinq ans plus tard, en 2007, elle tente l’aventure du privé, chez Eiffage, pour une année seulement, le management ayant été entre-temps modifié.

En 2008, elle revient dans le secteur public, en devenant, pour cinq ans, directrice générale de l’urbanisme à la Mairie de Paris. Enfin, consécration de sa carrière, elle est nommée, en 2013, préfète de la Vienne et de la région Poitou-Charentes par le ministre de l’intérieur de l’époque, Manuel Valls, qui la connaît de très longue date.

Un management jugé peu inclusif

Repérée rapidement par Ségolène Royal, elle décide de la suivre comme directrice de cabinet quand la présidente de la région est nommée à la tête du ministère de l’écologie. Enfin, quand Pierre Mongin annonce son départ de la RATP, elle se positionne auprès du premier ministre Manuel Valls et remporte un match contre deux autres concurrentes.

La PDG de la RATP part sur un bilan mitigé, puisqu’elle était à peine en train de déployer son plan de changement de l’entreprise publique. Elle a toutefois eu le temps de lancer le plan de transformation numérique de la régie et mis en musique celui de la transition de la flotte de bus diesel vers l’électrique et le gaz, lancé par son prédécesseur.

Très rigide, elle a cependant laissé beaucoup de responsables de la RATP perplexes devant un management jugé peu inclusif. Cependant, comme dans tous les postes qu’elle a occupés, elle a conservé une réputation de travailleuse infatigable, qui travaille à fond ses dossiers.