Ne Muanda Nsemi, le chef du BDK, fondé dans les années 1980, avait été arrêté en mars à la suite de violents affrontements entre ses partisans et les forces de sécurité. | Robert Carrubba / REUTERS

Des membres de la secte séparatiste chrétienne du Bundu dia Kongo (« Royaume du Congo » en kikongo, ou BDK) ont attaqué, mercredi 17 mai, la prison dans laquelle leur chef, le parlementaire Ne Muanda Nsemi, prophète autoproclamé, était emprisonné à Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo (RDC). Les assaillants ont libéré Ne Muanda Nsemi et une cinquantaine d’autres détenus, a annoncé un porte-parole du gouvernement.

Le chef du BDK, fondé dans les années 1980, avait été arrêté en mars à la suite de violents affrontements entre ses partisans et les forces de sécurité. Originaire du Kongo-Central et député de Kinshasa, Ne Muanda Nsemi avait appelé sur l’Internet à l’insurrection contre le pouvoir de Joseph Kabila, dont il nie la nationalité congolaise. Ne Muanda Nsemi était « poursuivi » entre autres pour « offense envers le chef de l’Etat, incitation à la haine tribale, provocation à la désobéissance civile ». Il était dans l’attente de son procès.

Bundu Dia Kongo prône la restauration du royaume Kongo, qui connut son apogée au XVIe siècle et dont l’autorité s’étendait sur l’actuel Kongo-Central et des territoires aujourd’hui situés en Angola, au Congo-Brazzaville et au Gabon.

En 2008, la secte avait été visée par une opération militaire, après avoir mené une série d’attaques contre des agents de l’Etat et avoir appelé la population locale à chasser de la province les « non-originaires ».

Jamais arrêté, Ne Muanda Nsemi avait amorcé un rapprochement avec M. Kabila à partir de la fin de 2015. Il a fait brutalement volte-face dans un climat de tensions politiques liées au maintien au pouvoir du chef de l’Etat au-delà du terme de son mandat, échu le 20 décembre.

Depuis janvier, ses adeptes ont été à l’origine de plusieurs attaques meurtrières au Kongo-Central.