Le ministre des affaires étrangères Jean-Yves Le Drian et la ministre des affaires européennes, Marielle de Sarnez, à l’Elysée le 18 mai. | Christophe Ena / AP

Il leur faudra choisir. Après l’annonce de la composition du gouvernement, mercredi 17 mai, l’Elysée a annoncé que les ministres qui dirigent des exécutifs locaux devront démissionner. Tout comme ceux, candidats aux législatives, qui ne seraient pas élus le 18 juin. Parmi les 18 ministres et 4 secrétaires d’Etat, onze sont concernés.

Cinq ministres à la tête d’un exécutif local

La loi n’interdit pas à un ministre de conserver son mandat de maire. Mais l’Elysée a tranché : ceux qui dirigent un exécutif local ont « un mois » pour démissionner de leurs fonctions, c’est-à-dire au plus tard au soir du second tour des élections législatives. Pour l’heure, les ministres concernés n’ont pas tous annoncé comment ils comptaient s’y prendre. Quatre d’entre eux sont maires, ils ont deux options :

  • Devenir simple conseiller municipal :

Dans ce cas-là, il n’y a pas d’élection municipale, les conseillers municipaux choisissent un nouveau maire dans leurs rangs.

  • Démissionner du conseil municipal :

Dans ce cas, pas d’élection non plus. C’est le premier candidat non élu sur la liste qui a remporté les municipales en 2014 qui devient conseiller municipal.

Le premier ministre Edouard Philippe est également maire du Havre (Seine-Maritime) et président de la communauté d’agglomération du Havre. Il a annoncé jeudi matin sur France inter qu’il se rendrait dans sa ville samedi pour annoncer sa démission.

Le ministre de l’intérieur Gérard Collomb est également maire de Lyon. Il a déjà annoncé, lors de la passation des pouvoirs avec son prédécesseur, Matthias Fekl, qu’il allait abandonner avec « un pincement au cœur » la mairie et la présidence de la métropole lyonnaise.

Le garde des sceaux François Bayrou est également maire de Pau. Juste avant sa nomination au ministère de la justice, il avait affirmé selon Sud Ouest que « s’il y a un nouveau maire, ce ne sera pas avant le mois de juillet ». Or l’Elysée impose de choisir avant.

Le ministre de l’action et des comptes publics Gérald Darmanin est également maire de Tourcoing (Nord) et vice-président de la région.

Il n’est pas maire mais également concerné. Le ministre des affaires étrangères Jean-Yves Le Drian est par ailleurs président du conseil régional de Bretagne. Il avait été autorisé sous le quinquennat de François Hollande à cumuler ses fonctions de ministre de la défense avec celles de président région. Cette fois-ci, il devra quitter ce poste où il avait été réélu aux régionales de 2015.

Six ministres candidats aux législatives

Ils sont six candidats aux législatives à avoir été investis ministres mercredi. S’ils sont battus aux législatives, ils devront démissionner. S’ils gagnent, leurs suppléants siégeront à leur place à l’Assemblée nationale.

La ministre chargée des affaires européennes Marielle de Sarnez est candidate dans la 11e circonscription de Paris, actuellement détenue par le socialiste Pascal Cherki.

Le ministre de la cohésion des territoires Richard Ferrand est candidat dans la 6e circonscription du Finistère qu’il avait conquise en 2012.

Le ministre de l’économie Bruno Le Maire est candidat dans la première circonscription de l’Eure. Mercredi matin, il a confirmé qu’il serait candidat sous l’étiquette La République en marche. Les Républicains vont investir une candidate, Eugénie Petitjean, face à lui.

Le secrétaire d’Etat chargé du numérique Mounir Mahjoubi est candidat dans la 16e circonscription de Paris, face au premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis.

Le secrétaire d’Etat chargé des relations avec le Parlement et porte-parole du gouvernement Christophe Castaner est candidat dans la 2e circonscription des Alpes-de-Haute-Provence où il avait été élu en 2012.

La ministre des outre mer Annick Girardin est candidate aux législatives à Saint-Pierre-et-Miquelon.