Les utilisateurs de Twitter peuvent consulter les « centres d’intérêt » que le réseau social a déduit de leur activité. | Richard Drew / AP

C’est une nouvelle gamme d’outils que Twitter propose désormais à ses utilisateurs, en ce qui concerne leurs données personnelles. Dans une démarche que le réseau social qualifie, sur son blog, de « transparence », Twitter a commencé à déployer, mercredi 17 mai, quelques outils donnant plus de contrôle aux internautes sur les informations personnelles partagées avec des tiers, par exemple des annonceurs.

Dans le panneau « Vos données Twitter », le réseau social regroupe un certain nombre d’informations concernant l’utilisateur : adresse e-mail, date de première connexion, appareils utilisés pour se connecter, lieux (si la géolocalisation a été activée), les 50 dernières connexions ou encore la langue utilisée… mais aussi des informations qu’il a déduites en observant le comportement de l’internaute – sexe ou tranche d’âge, par exemple – que celui-ci peut modifier s’il le souhaite.

On y trouve aussi les « centres d’intérêt » assignés par Twitter à l’utilisateur, en fonction de son activité sur le réseau social. Des dizaines de thématiques, du sport à l’actualité, en passant par la musique ou le cinéma. « Bande dessinée », « droit et justice », « métal », politique américaine », « design », « science-fiction » sont quelques-unes des cases dans lesquelles Twitter place ses utilisateurs, de façon plus ou moins pertinente – ceux-ci peuvent d’ailleurs les « ajuster », souligne Twitter. Afin que les publicités ciblées, les suggestions de contenus et de nouveaux comptes à suivre soient plus pertinentes. Facebook et Google offrent, eux aussi, la possibilité à leurs utilisateurs d’accéder à cette liste de thématiques et de la modifier.

Tweets publicitaires

Ce sont bien sûr ces informations qui permettront à Twitter d’afficher des tweets publicitaires ciblés dans le fil d’actualité de ses utilisateurs. Le réseau social affiche même le nombre d’annonceurs dont les campagnes ciblent le type de profil de l’utilisateur – souvent des milliers.

Il est d’ailleurs possible, sur une autre page, appelée « personnalisation des données », de désactiver la personnalisation des publicités, mais aussi le partage des données « par le biais de partenariats sélectionnés » – plus clairement, de directement fournir les données personnelles de ses utilisateurs à des annonceurs (à l’exception du nom, de l’adresse e-mail et du numéro de téléphone, précise Twitter).

Le réseau social explique aussi de façon claire qu’il piste également les internautes – à l’exception des Européens – en dehors de sa plate-forme : si un utilisateur se rend sur une page contenant un module Twitter (un bouton pour tweeter en un clic, par exemple), ce qui est très courant, Twitter stocke cette information pendant trente jours. Si les Européens échappent à ce système, c’est que l’Union européenne se montre bien plus tatillonne que d’autres, comme les Etats-Unis, sur la protection des données de ses citoyens. Facebook vient d’ailleurs d’être condamné mardi par la CNIL, l’autorité française de protection des données, pour ce type de pratique – qui s’applique aussi aux internautes ne disposant pas de compte Facebook.