• ON ATTEND AUJOURD’HUI :

Deux nouveaux réalisateurs entrent en lice pour la Palme d’or, vendredi 19 mai. Le Coréen Bong Joon-ho (Okja) est déjà venu à Cannes mais jamais en compétition. Il a notamment été président du jury de la Caméra d’or – qui récompense chaque année un premier long-métrage, toutes sections confondues – en 2011 et a présenté deux films dans la section Un certain regard : Tokyo !, un film collectif en trois parties, réalisé avec Michel Gondry et Leos Carax (en 2008) et Mother (en 2009). Le Hongrois Kornel Mundruczo (La Lune de Jupiter) est plutôt un habitué de la compétition avec déjà deux films sélectionnés : Delta (en 2008) et Un garçon fragile – Le projet Frankenstein (en 2010). Il a également participé à la Cinéfondation en 2004 et à la section Un certain regard à deux reprises, en 2005 (avec Johanna) et en 2014 (avec White God [Feher Isten]).

  • DU CÔTÉ DES CRITIQUES :

En compétition, le nouveau film du Hongrois Kornel Mundruczo n’a pas convaincu Jacques Mandelbaum. S’attaquant au sujet de l’accueil des réfugiés en Europe, déjà maintes fois traité au cinéma, le réalisateur « jette dans cette compétition cannoise la première pierre d’une opaque et laborieuse allégorie » et « entraîne dans cette Lune de Jupiter (Jupiter’s Moon) le spectateur sur un terrain où il n’est pas certain qu’il puisse, ni même qu’il veuille, le suivre ».

L’autre film en compétition vendredi, Okja, qui met en scène l’histoire d’une amitié entre un gentil monstre et une petite fille, a déjà fait couler beaucoup d’encre à cause de la polémique autour de sa diffusion uniquement sur la plate-forme de vidéo à la demande Netflix, et non en salles.

Retour sur la journée de jeudi avec l’un des deux films en compétition, Wonderstruck, de l’Américain Todd Haynes, qui, pour Thomas Sotinel, contient « peut-être la plus belle idée du Festival : le désespoir d’une petite fille sourde, qui ne brise sa solitude qu’en allant au cinéma, celui de 1927, à l’annonce de l’arrivée du parlant ».

La Quinzaine des réalisateurs, l’un des principales sections parallèles du Festival de Cannes, s’est ouverte, jeudi soir, avec la projection du film de Claire Denis, Un beau soleil intérieur. Selon Jacques Mandelbaum, ce long-métrage « déporte enfin le cinéma fiévreux et tellurique de Claire Denis du côté de la comédie sentimentale dépressive et discursive, quelque part entre Woody Allen et Chantal Akerman ».

Les deux nouvelles pépites du jour sont à aller chercher du côté de l’ACID (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion) : Belinda, un documentaire français de Marie Dumora qui a filmé, sur près de quinze ans, les élans et les tourments d’une Yéniche (peuple semi-nomade du nord de l’Europe) alsacienne, et Sans adieu, un documentaire français (et posthume) de Christophe Agou sur le quotidien à la fois trivial et poétique d’une agricultrice du Forez (en Auvergne).

  • DU CÔTÉ DES REPORTERS :

Laurent Carpentier a rencontré l’actrice française Juliette Binoche qui interprète Isabelle, l’héroïne du film de Claire Denis, Un beau soleil intérieur, projeté en ouverture de la Quinzaine des réalisateurs. Comme il le rappelle, elle est, « avec Julianne Moore, la seule actrice à avoir conquis un prix d’interprétation féminine à la fois à Berlin, à Venise et à Cannes, même si elle ne semble pas y prêter attention ». Pour lui, « il y a chez elle une générosité. Et une pudeur qui laisse les silences s’installer et retient les mots pour en vérifier la justesse. »

Clarisse Fabre, quant à elle, a assisté à une table ronde entre le cinéaste allemand Werner Herzog, lauréat 2017 du Carrosse d’or décerné depuis 2002 par la Société des réalisateurs de films (dans le cadre de la Quinzaine des réalisateurs), et trois jeunes cinéastes, Alice Diop, Guillaume Brac et Arthur Harari. L’occasion pour le réalisateur du film culte avec Klaus Kinski, Aguirre, la colère de Dieu (1972), de prodiguer ses conseils à la nouvelle génération de cinéastes : « Go wild ! », « soyez sauvages ! ». « Il y a un film que je n’ai pas pu faire il y a une quinzaine d’années, faute de financement. Ce n’est pas grave, j’en ai fait vingt-huit autres à la place. (…) Il ne faut jamais arrêter une production. Vous avez une mission qui vous dépasse. »

  • DU CÔTÉ DE LA PHOTO :

Juliette Binoche à Cannes, le 18 mai 2017. | STEPHAN VANFLETEREN POUR « LE MONDE »

  • DU CÔTÉ DE LA VIDÉO :

Festival de Cannes : un portrait impressionniste de Barbara
Durée : 03:17