James Comey va livrer sa version des faits, qui permettra d’éclaircir la situation. | Cliff Owen / AP

L’ex-directeur du FBI James Comey, limogé il y a dix jours par Donald Trump, a accepté d’être entendu lors d’une audition publique au Sénat américain en juin, ont annoncé vendredi 19 mai les chefs républicain et démocrate de la commission du renseignement.

« J’espère que le témoignage de l’ancien directeur Comey permettra de répondre à certaines des questions soulevées depuis qu’il a été soudainement renvoyé par le président » américain, a déclaré le sénateur démocrate Mark Warner, cité dans un communiqué commun avec le chef républicain de cette commission, Richard Burr.

« Le directeur Comey a servi son pays honorablement pendant de nombreuses années et il mérite de pouvoir raconter sa version de l’histoire. De plus, les Américains méritent de l’entendre. »

Depuis son renvoi, l’ex-chef du FBI est resté silencieux. Potentiellement explosive, son audition publique aura lieu après le dernier week-end de mai, ont-ils précisé dans le communiqué, publié quelques heures après le départ de Donald Trump pour son premier voyage à l’étranger.

Un proche conseiller de Trump comme témoin potentiel

Les médias américains font état de l’avancée de l’enquête. Vendredi, le Washington Post a affirmé que les enquêteurs du FBI s’intéressent désormais à un proche conseiller de la Maison Blanche, sans révéler son identité, qu’ils considèrent comme un témoin potentiel.

Le 20 mars, après la confirmation par M. Comey, auditionné au Sénat, qu’une enquête était bien en cours à propos d’éventuelles collusions entre la campagne de Donald Trump et les responsables des piratages informatiques, Sean Spicer avait pris soin de mettre la Maison Blanche à distance des noms qui reviennent régulièrement comme de possibles intermédiaires : Paul Manafort, ancien conseiller de l’ex-président pro russe ukrainien Viktor Ianoukovitch, ou bien Roger Stone, un compagnon de route du président qui avait donné l’impression de connaître à l’avance le début de la publication des documents piratés.

Le porte-parole avait assuré que M. Manafort avait « joué un rôle très limité pendant un temps très limité », alors qu’il avait dirigé la campagne de juin à août 2016. De même, le porte-parole avait affirmé que M. Stone n’a travaillé que « brièvement » pour la campagne et que sa collaboration avait cessé « en août », avant les publications. M. Trump a assuré jeudi être lié d’aucune manière avec les responsables des piratages informatiques en précisant cependant qu’il ne pouvait parler que pour lui-même.

James Comey, présenté comme « complètement cinglé »

De son côté, le New York Times affirme que le président américain avait qualifié James Comey de « cinglé », un jour après l’avoir limogé, lors d’une rencontre avec le chef de la diplomatie russe dans le bureau Ovale. Sans démentir les propos prêtés à M. Trump, le porte-parole du président a assuré que le directeur du FBI « en cherchant à attirer l’attention et en politisant l’enquête sur les actes de la Russie », avait « créé une pression inutile sur notre capacité à discuter et négocier avec la Russie ».

Face au déferlement d’informations, le président a tenté de se présenter comme la victime de l’acharnement des médias. Jeudi, tout d’abord sur Twitter puis lors d’une conférence de presse, M. Trump a réagi à la nomination du procureur spécial, en assurant que « toute cette histoire est une chasse aux sorcières ».