Le président américain Donald Trump et le roi Salman samedi à Riyad. | Evan Vucci / AP

Le premier voyage de Donald Trump à l’étranger a débuté samedi 20 mai par un accueil chaleureux en Arabie saoudite et l’annonce par la Maison-Blanche d’un méga-projet de ventes d’armements au royaume pour « faire face aux menaces iraniennes ».

Après des rencontres bilatérales, dont celle avec le roi Salman, M. Trump a signé une série de colossaux contrats.  L’agence officielle saoudienne SPA a fait état de 34 accords sur la défense, le pétrole et le transport aérien, sans fournir de montant total, mais le ministre saoudien des affaires étrangères parle d’investissements qui  « dépassent les 380 milliards de dollars ».

Contrer « la mauvaise influence iranienne »

Le secrétaire d’Etat Rex Tillerson a déclaré que ces accords de défense visaient à contrer la « mauvaise influence iranienne et les menaces liées à l’Iran qui existent aux frontières de l’Arabie saoudite de tous les côtés ».

Alors que l’Iran vient de réélire samedi le président modéré Hassan Rohani, artisan de l’accord sur le nucléaire, M. Tillerson a demande à ce dernier de démanteler son « réseau de terrorisme » et mettre fin aux essais ballistiques. Un ton qui tranche avec les féliciations adressées par l’Union européenne, la Russie et la Syrie à la réélection du président iranien.

L’Arabie saoudite, majoritairement sunnite, considère l’Iran, puissance chiite qui vient de réélire son président, le modéré Hassan Rohani, comme son principal rival au Moyen-Orient. Les deux pays s’opposent notamment en Syrie et au Yémen. La Maison Blanche espère que les contrats militaires renforcent la capacité du royaume à « contribuer aux opérations de contre-terrorisme à travers la région » et à jouer un plus grand rôle dans la lutte contre les groupes jihadistes comme le groupe Etat islamique (EI) et Al-Qaïda.

Une tournée qui éloigne Trump des enquêtes en cours

Le roi Salman a accueilli en personne M. Trump, accompagné de son épouse Melania, sur le tapis rouge déroulé au pied d’Air Force One qui a atterri peu avant 10 heures dans la capitale saoudienne. Le président est apparu détendu, alors qu’à Washington, de nouveaux développements sur l’enquête russe venaient d’être révélés. Facteur d’inquiétude supplémentaire pour la Maison Blanche : le Sénat a annoncé que l’ex-chef du FBI James Comey, silencieux depuis son limogeage brutal il y a dix jours, avait accepté de témoigner.

Si ses prédécesseurs réservaient traditionnellement leur premier déplacement à leur voisin direct, Mexique ou Canada, l’ex-magnat de l’immobilier a choisi la monarchie pétrolière saoudienne, première étape d’un long périple qui s’achèvera en Europe. Dimanche, le président américain prononcera à Riyad devant une cinquantaine de dirigeants de pays musulmans un discours soulignant ses « espoirs » pour une « vision pacifique » de l’islam.

Son périple le mènera en Israël, dans les Territoires palestiniens, au Vatican, à Bruxelles et en Sicile pour les sommets de l’Otan et du G7 où les alliés européens de Washington seront en quête d’engagements clairs.