Les bureaux de vote sont finalement restés ouverts jusqu’à minuit puisque des milliers de personnes faisaient encore la queue à 20 heures. | HAIDAR MOHAMMED ALI / AFP

Le président iranien sortant, le modéré Hassan Rohani, « devance » son adversaire conservateur, le religieux Ebrahim Raisi, à l’élection présidentielle qui s’est tenue vendredi, ont annoncé samedi 20 mai la télévision d’Etat Irib et le vice-ministre de l’intérieur, Ali Asghar Ahmadi.

« Sur 25,9 millions de bulletins dépouillés, M.Rohani en obtient 14,6 millions [56 % des voix] et M. Raisi 10,1 millions [39 % des voix] », a déclaré M. Ahmadi lors d’une intervention sur Irib. Il a précisé qu’il y avait eu « plus de 40 millions de votants » sur 56,4 millions d’électeurs inscrits, soit une participation au-dessus de 70 %. Le ministère de l’intérieur doit annoncer progressivement les résultats qui arrivent de différentes provinces avant ceux des grandes villes, dont Téhéran.

Avant même l’annonce de ces résultats, des dirigeants conservateurs ont reconnu la victoire de M. Rohani. « Les premiers décomptes montrent que M. Rohani est le vainqueur (...) et il faut le féliciter », a écrit sur le canal Telegram Alireza Zakani, ancien député conservateur qui avait activement participé à la campagne contre la réélection de Hassan Rohani.

Des « infractions » dénoncées 

Le ministère de l’intérieur a dû étendre le vote jusqu’à minuit puisque des milliers de personnes faisaient encore la queue lorsque l’heure de fermeture initiale, 20 heures locales (15 h 30 à Paris), eut été dépassée.

M. Rohani, religieux modéré de 68 ans, brigue un dernier mandat de quatre ans et affrontait Ebrahim Raisi, religieux conservateur de 56 ans proche du guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei. Avant même la fin du vote, le camp Raisi a dénoncé des « infractions » et demandé une intervention immédiate contre « des actions de propagande de certains responsables et partisans du gouvernement » en faveur du président sortant.

Il a également dénoncé une mauvaise présentation du nom d’Ebrahim Raisi sur les listes des bureaux de vote et l’absence de suffisamment de bulletins dans les « zones déshéritées » plus favorables au candidat conservateur.