A quelques heures de l’arrivée du président américain Donald Trump, un missile balistique tiré par des rebelles chiites (Houthis) a été abattu vendredi 19 mai au soir en Arabie saoudite. Le projectile est tombé dans une zone inhabitée située à 180 km au sud-ouest de Ryad, a annoncé la coalition militaire arabe sous commandement saoudien dans un communiqué.

La chaîne de télévision Al-Masirah, contrôlée par les Houthis, a confirmé sur Twitter que les rebelles chiites « ont tiré un missile balistique Volcano-2 vers la capitale de l’Arabie saoudite ». Dans d’autres tweets, la télévision signale que ce tir coïncide avec des frappes aériennes de la coalition contre la capitale yéménite Sanaa.

Le président américain est attendu samedi matin en Arabie saoudite, première étape d’une tournée diplomatique particulièrement dense – cinq pays en huit jours – qui doit l’emmener ensuite en Israël, dans les territoires palestiniens, au Vatican, à Bruxelles et en Sicile où il participera au sommet du G7.

L’Arabie saoudite – qui devrait finaliser une série d’accords avec les Etats-Unis sur des ventes d’armes pour plus de 100 milliards de dollars à l’occasion de la visite de Donald Trump – dispose de l’armée la mieux équipée du Moyen-Orient, derrière Israël. Le royaume sunnite, un des principaux acheteurs d’armes au monde, est l’un des partenaires clés des Etats-Unis dans la région, face à la République islamique d’Iran et dans la lutte contre le groupe Etat islamique (EI) en Syrie et en Irak.

Un tir de longue distance

Le missile intercepté vendredi soir a parcouru la plus longue distance jamais atteinte par les précédents tirés par les rebelles Houthis et leurs alliés vers le royaume sunnite, depuis le début des attaques de représailles il y a deux ans.

Quelques missiles balistiques et des fusées de courte portée, plus fréquentes, ont depuis été tirés vers le sud du pays, dans la zone frontalière séparant l’Arabie saoudite du Yémen, après des raids aériens de la coalition au Yémen.

La guerre au Yémen oppose des forces progouvernementales aux rebelles Houthis, alliés à des unités de l’armée restées fidèles à l’ex-président Ali Abdallah Saleh. Les rebelles, accusés de liens avec l’Iran chiite, contrôlent la capitale Sanaa depuis 2014 et restent maîtres de vastes régions du pays.

Selon les Nations unies, les civils constituent la majorité des quelque 8 000 morts et 45 000 blessés du conflit depuis mars 2015. Les effets indirects de la guerre sur les civils sont très lourds, selon l’ONU qui parle de 19 millions de personnes, soit 60 % de la population, vivant en situation d’insécurité alimentaire.