Un certain regard

Le Mexicain Michel Franco (Chronic, 2015), habitué de la Croisette, est l’auteur d’une œuvre incommodante, dont les motifs de brutalité et les dispositifs misanthropes ne laissent jamais rien attendre de bien réjouissant.

Si Les Filles d’Avril (Las Hijas de Abril) s’avère à ce jour son plus beau film, c’est que l’élément féminin, qui y prédomine, semble en quelque sorte assouplir sa logique implacable et désamorcer sa propension au coup de force.

Rigidité de l’écriture

Valeria, 17 ans, donne naissance à une petite fille. Sa mère, Abril, vient lui prêter assistance, mais s’impose auprès du nouveau-né jusqu’à se l’accaparer. Porté par un judicieux trio d’actrices – dont la sublime Emma Suarez (Julieta, de Pedro Almodovar) –, réchauffé par l’azur cristallin du littoral, le film pourrait tendre vers un mélodrame émouvant sur la rivalité d’une mère encore désirable et de sa fille, s’il cédait sur la distance et la rigidité de son écriture.

Film mexicain de Michel Franco avec Emma Suarez, Ana Valeria Becerril, Enrique Arrizon, Joanna Larequi, Hernan Mendoza (1 h 43). Sortie en salles prochainement. Sur le Web : www.luciafilms.com/las-hijas-de-abril