Ludivine Chambet, le 9 mai 2017 à Chambéry. | JEAN-PIERRE CLATOT / AFP

« Je vous demande évidemment de déclarer Ludivine Chambet coupable de l’intégralité des faits qui lui sont reprochés. Je vous demande de la condamner à la peine de trente ans de réclusion criminelle. » Pierre Becquet n’a pas requis, lundi 22 mai, la peine maximale, à savoir la réclusion à perpétuité, qu’encourait Ludivine Chambet, l’aide-soignante accusée d’avoir empoisonné treize résidents, dont dix sont morts, de la maison de retraite où elle travaillait entre 2012 et 2013.

Dans son réquisitoire, l’acovat général a par ailleurs demandé au jury « d’ordonner à l’égard de l’accusée une mesure de suivi socio-judiciaire avec injonction de soins pendant dix ans », et « l’interdiction définitive d’exercer la profession d’aide-soignante ».

Pierre Becquet a ainsi décidé de suivre les conclusions des différents experts psychiatriques ayant conclu au cours de l’enquête que Ludivine Chambet, âgée de 34 ans, pouvait être « considérée comme atteinte d’un trouble psychique » ayant pu « altérer son discernement et le contrôle de ses actes » au moment des faits. Une peine de trente ans d’enfermement constitue la peine maximale si le jury et la cour reconnaissent l’altération du discernement de l’accusée.

Les plaidoiries de Me Ségolène France et de Me Thomas Bidnic, les deux avocats de Ludivine Chambet, sont attendues dans l’après-midi. Les six jurés et les trois magistrats professionnels de la cour se retrouveront mardi pour délibérer, et rendre leur verdict dans la foulée.