La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) a annoncé, mardi 23 mai, la mort de deux casques bleus dans une embuscade tendue aux environs d’Aguelhok (Nord-Est malien), près de la frontière algérienne. Un autre militaire a été blessé lors de l’attaque, survenue pendant une patrouille à pied.

« Cette attaque s’ajoute à une vague de violences qui, au cours des dernières semaines, a ciblé sans distinction les populations civiles, les forces armées maliennes et les forces internationales », a souligné le chef de la Minusma, Mahamat Saleh Annadif, dans un communiqué. Il fait notamment référence à la mort le 3 mai d’un casque bleu libérien dans une attaque contre le camp de la force de l’ONU à Tombouctou (Nord-Ouest).

« Ces violences ne visent qu’à ébranler les efforts du camp de la paix pour ramener la stabilité et l’unité au Mali », a-t-il estimé, réaffirmant le soutien de la Minusma aux « efforts du gouvernement malien et des autres parties signataires ainsi que du peuple du Mali dans la mise en œuvre de l’accord » de paix.

Plus de 70 casques bleus tués en quatre ans

Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes djihadistes liés à Al-Qaida à la faveur de la déroute de l’armée face à la rébellion, d’abord alliée à ces groupes qui l’ont ensuite évincée. Ces groupes en ont été en grande partie chassés à la suite du lancement en 2013, à l’initiative de la France, d’une intervention militaire internationale, qui se poursuit actuellement.

Mais des zones entières échappent au contrôle des forces maliennes et étrangères, régulièrement visées par des attaques meurtrières, malgré la signature en mai-juin 2015 d’un accord de paix, censé isoler définitivement les djihadistes, dont l’application accumule les retards.

Déployée depuis juillet 2013, la Minusma est la mission de maintien de la paix de l’ONU la plus coûteuse en vies humaines depuis la Somalie en 1993-1995, avec plus de 70 casques bleus tués en opération.