Le parquet a requis, mardi 23 mai, dix-huit mois de prison avec sursis et l’interdiction pour cinq ans de toute activité dans la fonction publique ou en gérance de société à l’encontre de l’ancien ambassadeur Boris Boillon, qui comparaît, depuis lundi, devant le tribunal correctionnel de Paris.

Il a aussi demandé la confiscation de la totalité des quelque 400 000 euros en liquide saisis sur l’ancien conseiller diplomatique de Nicolas Sarkozy lors d’un contrôle douanier, gare du Nord à Paris, le 31 juillet 2013.

« Complexité du dossier »

L’ex-conseiller diplomatique de Nicolas Sarkozy à l’Elysée, un temps reconverti comme consultant, a été cité à comparaître par le parquet pour « blanchiment de fraude fiscale », « faux et usage de faux », « manquement à l’obligation déclarative de transfert de capitaux » et « abus de biens sociaux ». Le code des douanes impose de déclarer tout transfert international en liquide à l’intérieur de l’Union européenne au-delà de 10 000 euros, sous peine d’amende.

Le procès, d’abord prévu en mars, avait été reporté, la demi-journée prévue ayant été jugée insuffisante par le tribunal correctionnel de Paris au regard de « la complexité du dossier ».

Ce spécialiste du Moyen-Orient, arabophone, s’était fait remarquer dans sa carrière de diplomate pour son tempérament fougueux et ses gaffes. Ses débuts comme ambassadeur à Tunis en janvier 2011, alors que la France cherchait à redorer une image écornée par son soutien au régime de l’ex-président Ben Ali, avaient défrayé la chronique. Il avait notamment dû s’excuser pour avoir répondu de manière agressive à une journaliste tunisienne, qualifiant sa question de « débile ». Il avait aussi posé en couverture d’un magazine people en costume noir et chemise blanche, souriant, sous le titre « Le James Bond de la diplomatie ».