Lors d’une manifestation à Caracas, le 22 mai. | LUIS ROBAYO / AFP

Devant des milliers de sympathisants arborant tee-shirts et casquettes rouges, le président vénézuélien Nicolas Maduro a signé mardi 23 mai le décret définissant les modalités d’élection des 540 membres de l’assemblée constituante appelée à rédiger une nouvelle Constitution. Une décision fortement contestée par l’opposition, qui dénonce une manœuvre pour s’accrocher au pouvoir.

M. Maduro a expliqué que 176 membres de cette assemblée seront désignés par des groupes sociaux (syndicats, retraités, étudiants…), que l’opposition accuse d’être sous la coupe du chef de l’Etat, les autres 364 membres devant être élus selon un découpage par circonscriptions municipales.

Le président socialiste a précisé que la Constituante siégerait dans l’hémicycle du Parlement, seul pouvoir public contrôlé par l’opposition depuis sa large victoire aux législatives de fin 2015. Cette annonce revient de fait à déloger les actuels députés élus, dont le sort n’a pas été précisé.

Nouvelle manifestation mercredi

Une fois le décret signé, le texte devait être remis officiellement par les fidèles de Nicolas Maduro aux autorités électorales. « Que ce soit le peuple qui le remette (…) Des élections, vite ! Une constituante démocratique, pas de haine, de fascisme, de bandes armées qui pillent et volent », a-t-il déclaré.

Cette mobilisation des progouvernement s’inscrit dans le cadre du lendemain d’une nouvelle journée de manifestation des antichavistes émaillée de pillages et d’incendies de bâtiments dans l’Etat de Barinas (Ouest), où trois personnes ont été tuées par balle. Depuis le début des manifestations, il y a près de deux mois, une cinquantaine de personnes sont mortes.

Le président Maduro et son camp accusent les dirigeants de l’opposition d’« actes de terrorisme » en vue de perpétrer un coup d’Etat. En face, l’opposition, qui dénonce une « répression sauvage » des forces de l’ordre, ne compte pas s’arrêter et a annoncé une nouvelle mobilisation mercredi.

Autrefois le plus riche pays de la région grâce à ses immenses réserves pétrolières, le Venezuela n’est plus que l’ombre de lui-même, ruiné par l’effondrement des cours du brut, qui se traduit par une grave pénurie d’aliments et de médicaments.