Au moins 35 000 personnes ont manifesté mercredi 24 mai contre le président. | Eraldo Peres / AP

Des heurts ont éclaté mercredi 24 mai à Brasilia où des dizaines de milliers de manifestants ont tenté de rejoindre le palais présidentiel pour exiger le départ du chef de l’Etat Michel Temer, accusé d’avoir autorisé des pots-de-vin. La police a fait barrage en utilisant des grenades lacrymogènes, certains manifestants répliquant par des jets de pierres.

Les autorités ont annoncé l’envoi de l’armée pour protéger les bâtiments publics dans la capitale brésilienne. « Actuellement, il y a des troupes fédérales ici, au palais d’Itamaraty [le siège du ministère des affaires étrangères] et d’autres troupes arrivent pour assurer la protection des bâtiments ministériels », a annoncé le ministre de la défense, Raul Jungmann, devant la presse.

Envahi par les protestataires qui ont « déclenché un incendie dans une salle », le ministère de l’agriculture a dû être évacué dans l’après-midi, selon son service de presse.

Pression

« Dehors, Temer ! », scandait le cortège de 35 000 personnes, d’après une évaluation des autorités locales, qui ont recensé 500 cars en provenance de tout le Brésil. Ils protestent notamment contre la façon dont Michel Temer, 76 ans, a accédé au pouvoir en 2016, en remplacement de la dirigeante de gauche Dilma Rousseff, destituée par le Parlement pour maquillage des comptes publics.

Ces manifestations ont été convoquées notamment par plusieurs syndicats et le Parti des travailleurs (PT, gauche) de Mme Rousseff. Leur succès risque d’accentuer la pression sur le chef de l’Etat, au pouvoir jusqu’à la fin de 2018.

Les appels à sa démission se multiplient depuis la semaine dernière, quand a été rendu public un enregistrement dans lequel il paraît donner son accord au versement de pots-de-vin. Rejetant fermement cette option, Michel Temer est toutefois menacé par un possible éclatement de sa coalition, tandis qu’une enquête a été ordonnée par la Cour suprême et que plusieurs motions ont été déposées pour tenter d’obtenir sa destitution.