Le mariage entre le motoriste Safran et Zodiac Aerospace aura bien lieu. Mais la dot de mariée sera beaucoup moins généreuse que prévu. Mercredi 24 mai, les cours des deux équipementiers aéronautiques ont été suspendus juste après l’ouverture, à leur demande. Les groupes doivent annoncer dans la journée les nouvelles modalités de leur rapprochement, approuvées par leur conseil d’administration respectif.

Deux changements majeurs ont été apportés par rapport à la transaction initiale annoncée le 19 janvier. Le prix d’abord. En janvier, Safran avait proposé de racheter Zodiac sur la base de 29,47 euros par action. De source proche du dossier, confirmant les informations de La Tribune, le prix révisé est de 25 euros par action Zodiac pour la partie en cash. La part en titres affiche une parité qui fait ressortir, aux cours actuels, une valorisation de 24 euros par action Zodiac. Cela correspond à une baisse de plus de 15 % par rapport à l’offre initiale. Mercredi 24 mai, le cours de Zodiac a été suspendu à 22,95 euros.

Offre mixte, avec deux tiers en cash et un tiers en titres

La structure de l’offre ensuite a été aménagée. En janvier, Safran avait mis en place un processus complexe, passant par une OPA suivie d’une fusion, pour permettre aux familles propriétaires de bénéficier des avantages fiscaux du pacte Dutreil. Ce dispositif avait suscité la colère du fonds TCI, actionnaire à hauteur de 4 % de Safran. Dans ce schéma, en effet, les actionnaires de Safran étaient amenés à se prononcer sur le rachat de Zodiac très tardivement, une fois que les dés étaient jetés.

Désormais, c’est plus simple. Il s’agit d’une offre mixte, avec deux tiers en cash et un tiers en titres. L’assemblée générale de Safran se prononcera le 15 juin sur cette opération.

Ces révisions sont la conséquence des déboires subis par le fabricant de sièges d’avion ces derniers mois. Zodiac Aerospace attend désormais un résultat opérationnel courant en forte baisse par rapport aux prévisions sur lesquelles avait été fondée l’offre initiale. Le 28 avril, Olivier Zarrouati, président du directoire, avait assuré : « Je suis surtout profondément convaincu de la pertinence de notre projet de rapprochement avec Safran, dans un contexte de profonde mutation de notre industrie. »