Christophe Naudin, personnage clé de l’affaire « Air cocaïne » sera finalement jugé en République Dominicaine, a ordonné, jeudi 25 mai, la justice à Saint-Domingue.

L’expert aéronautique français Christophe Naudin, placé en détention provisoire en République dominicaine depuis près d’un an pour son implication dans la fuite des pilotes français de l’affaire « Air cocaïne », avait signé un accord avec le parquet de République dominicaine.

Dans le cadre d’une procédure de « plaider coupable », il a été condamné à cinq ans d’emprisonnement, mais il pouvait envisager « un retour rapide en France » pour purger cette peine, avaient annoncé lundi 10 avril ses avocats. Mais, selon eux, la juge a finalement rejeté l’accord.

L’homme de 54 ans, accusé d’avoir organisé l’évasion des pilotes d’« Air cocaïne » en octobre 2015, avait « accepté de plaider coupable de l’infraction de “trafic de migrants”, qualification retenue par le parquet dominicain », avaient écrit ses avocats, Me Eric Dupond-Moretti et Me Antoine Vey, dans un communiqué. Selon l’accord signé, il pouvait solliciter la mise en œuvre d’une convention bilatérale franco-dominicaine pour purger sa peine en France.

Evasion rocambolesque

La République dominicaine avait émis un mandat d’arrêt à l’encontre de M. Naudin pour sa participation, en octobre 2015, à l’évasion rocambolesque des pilotes français Pascal Fauret et Bruno Odos. Il avait été extradé vers Saint-Domingue par l’Egypte le 3 mars.

Pascal Fauret et Bruno Odos avaient été interpellés à Punta Cana dans la nuit du 19 au 20 mars 2013, alors que le Falcon 50 qu’ils pilotaient s’apprêtait à décoller pour Saint-Tropez (Var) avec à son bord vingt-six valises contenant 680 kg de cocaïne. Condamnés à vingt ans de prison par la justice dominicaine pour trafic de drogue, ils avaient fui en France avant leur procès en appel. Leur condamnation a depuis été confirmée. Placés sous contrôle judiciaire en France, la justice les a autorisés en août à exercer à nouveau leur activité professionnelle, mais uniquement aux commandes d’avions bombardiers d’eau.

Deux autres Français, Nicolas Pisapia et Alain Castany, ont été condamnés courant 2016 à vingt ans de prison en appel dans cette même affaire par la justice dominicaine. M. Pisapia a saisi la Cour suprême du pays.