Le président brésilien, Michel Temer, a abrogé, jeudi 25 mai, un décret autorisant le déploiement de troupes à Brasilia après les manifestations violentes de mercredi, qui ont notamment causé la détérioration de plusieurs ministères.

« Il n’y a pas de démocratie sans ordre. Le désordre ne sera pas toléré. Nous ne tolérerons pas les manifestations qui dégénèrent en vandalisme et en actes de violence », a affirmé le ministre de la défense, Raul Jungmann, peu après l’abrogation du décret.

Les militaires, déployés devant les ministères mercredi, ont bien commencé à quitter les lieux quelques minutes après l’abrogation du décret au Journal officiel, a constaté une journaliste de l’Agence France-Presse (AFP).

Le déploiement de l’armée a causé un certain malaise dans ce pays encore marqué par les années de plomb de la dictature militaire (1964-1985), même si, depuis, ce n’est pas la première fois que l’Etat décide d’y avoir recours, notamment en août 2016 pendant les Jeux olympiques pour renforcer la sécurité.

Démission et manifestation

Cette fois-ci, le gouvernement de M. Temer a déployé l’armée pour répondre aux heurts ayant éclaté à Brasilia, la capitale, lors d’une vaste manifestation hostile au président, au cours de laquelle 49 personnes ont été blessées, dont une par balle.

Sept personnes ont également été arrêtées, et des dégâts ont touché huit ministères ainsi que la cathédrale, selon un bilan donné par les autorités. Le ministère de l’agriculture a notamment été évacué après un incendie déclenché dans une salle par des manifestants qui ont fait irruption dans les locaux.

Cette mobilisation, organisée par plusieurs syndicats et le Parti des travailleurs (PT, gauche) pour réclamer la démission de M. Temer, qui fait face à de graves accusations de corruption, a rassemblé plus de 35 000 personnes selon les autorités, 100 000 selon les organisateurs.

Au même moment, d’autres affrontements entre manifestants et policiers ont eu lieu dans le centre de Rio de Janeiro, lors d’une mobilisation contre la réforme du système des retraites, une des mesures phares du gouvernement Temer pour tenter de sortir le Brésil de la crise économique.

Le décret présidentiel autorisant le déploiement des troupes avait été signé mercredi en milieu d’après-midi, mobilisant 1 500 soldats.