Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a promis jeudi 25 mai à son homologue français, Emmanuel Macron, d’examiner « rapidement la situation » du photojournaliste français Mathias Depardon, détenu depuis une quinzaine de jours en Turquie, a fait savoir l’Elysée.

Au cours d’un entretien en marge d’un sommet de l’OTAN à Bruxelles, « le président Macron est intervenu en faveur » de M. Depardon, entré jeudi dans son cinquième jour de grève de la faim pour protester contre sa détention.

Retenu depuis le 8 mai

Installé en Turquie depuis cinq ans, Mathias Depardon, journaliste indépendant de 36 ans, a été arrêté le 8 mai à Hasankeyf, dans la province de Batman (dans le sud-est du pays), où il effectuait un reportage pour le magazine National Geographic. Les autorités turques reprochent pour le moment à Mathias Depardon d’avoir travaillé sans carte de presse, sa demande de renouvellement pour 2017 n’ayant pas abouti.

Le photographe a rapidement été transféré dans un centre d’accueil géré par la direction des affaires migratoires à Gaziantep, également dans le sud-est du pays, où il est retenu depuis lors malgré une décision d’expulsion émise le 11 mai.

Reporters sans frontières (RSF) et d’autres organismes de défense de la liberté de la presse, ainsi que dix-neuf rédactions — dont celle du Monde — ont adressé, vendredi, une lettre ouverte au ministre de l’intérieur turc, Süleyman Soylu, appelant à la libération de M. Depardon.