Le premier ministre Edouard Philippe, le 18 mai, à l’Elysée. | JEAN-CLAUDE COUTAUSSE / FRENCH-POLITICS POUR LE MONDE

Le premier ministre Edouard Philippe a précisé la méthode de travail qu’il souhaite imposer à son gouvernement dans une circulaire publiée jeudi 25 mai dans le Journal officiel. Les décrets d’attribution de chaque ministère y ont également été dévoilés, permettant d’y voir plus clair sur les attributions dévolues à chacun.

Le commerce extérieur reste au Quai d’Orsay, l’économie sociale et solidaire est attribuée au ministre de la transition écologique et l’aide aux victimes est désormais confiée au ministre de la justice. Tour d’horizon de ces nouvelles attributions.

  • L’aide aux victimes dépend désormais du ministre de la justice

Le ministre de la justice François Bayrou est désormais chargé de coordonner la politique en matière d’aide aux victimes, dont le secrétariat d’Etat créé après les attentats de novembre 2015 a été supprimé à l’occasion de la nomination du premier gouvernement d’Emmanuel Macron.

Comme c’était le cas auparavant, le garde des sceaux est chargé de « l’adaptation des dispositions permettant le respect des droits des personnes victimes », précise le décret publié jeudi au Journal officiel.

François Bayrou pourra s’appuyer sur le nouveau secrétariat général à l’aide aux victimes, créé le 8 février par la secrétaire d’Etat de l’époque, Juliette Méadel, pour que ces dossiers disposent d’une administration pérenne malgré les changements de gouvernement.

  • Le commerce extérieur confié à nouveau au Quai d’Orsay

Le commerce extérieur et le tourisme restent au ministère des affaires étrangères, selon le décret publié jeudi dans le Journal officiel.

« En liaison avec le ministre de l’économie et les autres ministres intéressés, il prépare et conduit les négociations commerciales et internationales, qu’elles soient multilatérales, européennes ou bilatérales, précise le texte. Il coordonne l’action des services qui concourent à promouvoir les intérêts économiques de la France à l’étranger. »

Ce portefeuille était confié au Quai d’Orsay depuis 2014 et la nomination du premier gouvernement de Manuel Valls. Le commerce extérieur était jusque-là déterminé par le ministère de l’économie. Ce changement avait alors été mal vécu par les fonctionnaires du Trésor concernés par ce changement de tutelle.

  • Nicolas Hulot perd la politique de la pêche

Nicolas Hulot, lors de la passation des pouvoirs avec Ségolène Royal, le 17 mai à Paris. | JULIEN MUGUET POUR LE MONDE

Les attributions du ministre de la transition écologique, Nicolas Hulot, sont quasiment semblables à celles de Ségolène Royal, sa prédécesseure. Il perd toutefois la pêche et l’aquaculture qui sont sous la tutelle désormais du ministère de l’agriculture.

La mer reste tout de même à la charge de M. Hulot qui s’occupera du « développement durable en mer et sur le littoral et est responsable de la planification de l’espace en mer et de la gestion intégrée des zones côtières ». Par ailleurs, il garde la politique de l’énergie, les transports et leurs infrastructures (aviation civile, ferroviaire, routier, fluvial).

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Ex-ambassadeur pour le climat de François Hollande à l’occasion de la COP 21, M. Hulot conserve la conduite des négociations européennes et internationales sur le climat, veillant ainsi à ce que l’accord obtenu à Paris en décembre 2015 soit appliqué.

  • Les larges attributions du ministère de la cohésion des territoires

En ce qui concerne Richard Ferrand, ministre de la cohésion des territoires, ces attributions, décidées par le couple exécutif sont assez larges. Il est ainsi en charge de la politique « de développement et d’aménagement équilibrés de l’ensemble du territoire » en coordonnant notamment « les initiatives en faveur de la cohésion économique et sociale des territoires, de leur attractivité et du développement économique ».

C’est à lui que reviennent également les politiques d’urbanisme et de logement. Il est ainsi « responsable de la politique de lutte contre les inégalités en faveur des quartiers défavorisés des zones urbaines et des territoires ruraux », selon le décret publié jeudi.

  • La jeunesse dépend désormais du ministère de l’éducation nationale

Les questions de jeunesse, d’éducation populaire et de développement de la vie associative sont désormais confiées au ministère de l’éducation nationale et non plus au ministère de la jeunesse et des sports, comme c’était le cas jusqu’ici.

Le ministre Jean-Michel Blanquer devrait ainsi se charger du « développement de l’engagement civique, et pour le compte de l’Etat, à l’efficacité de l’action par l’agence du service civique », selon le décret signé par Emmanuel Macron et Edouard Philippe.

C’est la première fois depuis le gouvernement Rocard en 1988 que la jeunesse n’a pas de ministère ou de secrétariat d’Etat dédié. Ce qui a provoqué l’incompréhension des principaux syndicats étudiants, la FAGE et l’UNEF, au moment de l’annonce du premier gouvernement de M. Macron.

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  • Le premier ministre souhaite une « méthode de travail renouvelée »

Dans une circulaire publiée jeudi au Journal officiel, le chef du gouvernement a exhorté ses ministres à faire preuve d’« efficacité », de « collégialité » et d’« exemplarité ». « L’objectif est de revenir à un fonctionnement marquant l’autorité de l’Etat et prenant en compte le long terme. » M. Philippe demande notamment à ses ministres « un projet de feuille de route pour les années à venir » à remettre pour le 15 juin, afin d’élaborer le programme de travail qu’il exposera dans sa déclaration de politique générale devant l’Assemblée nationale. « Je ferai tous les six mois le point avec vous sur la mise en œuvre de ce programme et de ces feuilles de route », prévient également le chef du gouvernement.

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