La ministre de la culture, Françoise Nyssen, a estimé, vendredi 26 mai à Cannes, que l’on ne pouvait « pas se satisfaire du blocage » actuel sur la chronologie des médias, un dossier relancé par la présence de deux films Netflix à Cannes et auquel elle entend donner « une impulsion politique ».

« Nous avons commencé à rencontrer les différents acteurs » de ce dossier, a précisé la nouvelle ministre lors d’une rencontre avec la presse à Cannes.

Le géant américain de la vidéo en ligne par abonnement a annoncé qu’il ne sortirait pas dans les salles de cinéma Okja et The Meyerowitz Stories, ses deux films présentés à Cannes, et ce malgré des indignations et demandes pressantes en amont, puis en marge du festival. Netflix refuse d’attendre le délai de trois ans après une sortie en salles pour qu’ils puissent être visibles sur sa plate-forme en ligne.

De ce fait, le Festival de Cannes a annoncé un changement de ses règles pour l’année prochaine : tous les films en lice pour la Palme d’or devront obligatoirement sortir en salles. Une modification avec laquelle la ministre est d’accord.

Recherche d’un « équilibre »

Mme Nyssen a évoqué la recherche d’un « équilibre » entre le système de distribution des films en salles, qui doit être préservé, et une « évolution des modes de consommation », en particulier celui des jeunes.

« Je vais d’abord faire la grande oreille », a-t-elle dit, avant de « donner une impulsion politique » afin d’« inciter les partenaires » à remettre l’ouvrage sur le métier pour aboutir dès que possible à une solution, a-t-elle expliqué en substance.

Des discussions ont lieu depuis plusieurs années entre les professionnels du secteur, mais sans résultat jusqu’à présent. La ministre a dit avoir déjà rencontré des responsables du CNC (cinéma), des cinémas Art et Essai, de la SCAM (auteurs multimédias) et SACD (auteurs et compositeurs).