Le site du G7, en Sicile, le 26 mai. | Andrew Medichini / AP

La première ministre Theresa May va appeler ce 27 mai les pays du G7 à une « action concertée » envers les géants du Web qui ne font à ses yeux pas assez d’efforts pour supprimer les contenus faisant l’apologie du terrorisme, selon plusieurs sources gouvernementales citées par la presse britannique. « La menace à laquelle nous faisons face évolue plutôt qu’elle ne disparaît alors que l’organisation Etat islamique perd du terrain en Irak et en Syrie, a dit une source anonyme au Guardian. Le combat se déplace des champs de bataille à Internet. »

A ce stade de l’enquête sur l’attentat de Manchester, qui a fait 22 morts et une soixantaine de blessés ce 22 mai, aucun élément n’indique encore que l’auteur de l’attentat et ses éventuels complices aient utilisé les réseaux sociaux. La police britannique a procédé à plusieurs interpellations à Manchester et dans les environs, mais reste pour l’instant très prudente sur les avancées de l’enquête.

Mais pour Mme May, qui avait été à l’origine d’un vaste projet très décrié de surveillance du Net lorsqu’elle était ministre de l’intérieur du gouvernement Cameron, les géants du Web, et plus particulièrement Facebook, doivent agir de manière plus déterminée. Toujours selon la presse britannique, Downing Street souhaite que ces entreprises développent des outils automatisés pour supprimer des contenus jugés dangereux, et signalent ces suppressions aux autorités – des procédures déjà largement existantes, mais dont les contours peuvent varier d’un pays à l’autre, et qui ne sont en général pas totalement automatisées.

A ce stade, Mme May espère qu’un accord « volontaire » pourra être trouvé entre ces entreprises et les gouvernements du G7, qui se réunit ce 27 mai en Sicile, sans toutefois écarter complètement la piste de sanctions. L’obtention d’un accord sur ce sujet semble cependant peu probable à court terme – certains pays, dont l’Allemagne, sont depuis longtemps très critiques sur la politique de modération des géants du Net, mais la quasi-totalité de ces sociétés sont américaines, et considérées comme stratégiques par les Etats-Unis.

En mars dernier, Facebook, YouTube et Twitter avaient été longuement passés sur le gril par une commission parlementaire britannique qui enquêtait sur leur politique de modération. Les députés britanniques avaient estimé que ces entreprises faisaient trop peu pour supprimer les messages appelant à la haine sur leurs réseaux, qu’il s’agisse de contenus appelant à a violence, ou d’injures homophobes, sexistes ou racistes.