Jared Kushner est éclaboussé par le scandale. | Jonathan Ernst / REUTERS

La pression monte sur la Maison Blanche, empêtrée dans l’affaire des ingérences russes dans la présidentielle américaine. Le gendre de Donald Trump, Jared Kushner, est sur l’écran radar du FBI, mais sans que cet influent conseiller en affaires étrangères soit pour autant considéré comme un suspect dans l’enquête de la police fédérale (FBI).

Le Washington Post a affirmé vendredi 26 mai au soir que Jared Kushner aurait demandé, lors d’une rencontre avec l’ambassadeur russe Sergueï Kisliak à la Trump Tower à New York début décembre, que soit établi un canal secret de communication avec le Kremlin. L’ancien conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Michael Flynn – poussé à la démission en février pour avoir menti sur ses contacts avec M. Kisliak –, aurait aussi été présent.

Surpris par cette proposition, l’ambassadeur russe l’aurait rapportée à ses supérieurs, précisant que Jared Kushner avait formulé cette demande en suggérant d’utiliser des bâtiments diplomatiques russes, selon des interceptions de communications russes vues par ces responsables.

« Les enquêteurs se concentrent sur une série de réunions qu’a eues Jared Kushner (…) dans le cadre de leur enquête sur l’ingérence russe dans l’élection de 2016 », avait déjà affirmé plus tôt vendredi le Washington Post, citant des sources proches de l’enquête. Selon la télévision NBC, les policiers « pensent que Kushner a des informations importantes ».

En possession « d’informations importantes »

La presse américaine prend cependant bien soin de préciser que le gendre de Donald Trump n’est ni la « cible » principale de cette enquête tentaculaire, encore moins qu’il est soupçonné du moindre délit.

Homme d’affaires devenu conseiller du président en politique étrangère, M. Kushner, 36 ans, avait rencontré en décembre – avant l’entrée en fonctions de Donald Trump – l’ambassadeur russe à Washington et un banquier russe, Sergueï Gorkov. Ce dernier est président de la banque publique russe Vnesheconombank, sanctionnée par les Etats-Unis depuis 2014 en raison du conflit en Ukraine. L’avocat de M. Kushner, Jamie Gorelick, a répondu que son client « s’était déjà volontairement proposé de partager avec le Congrès ce qu’il sait de ces rencontres. Il en fera de même pour toute autre enquête ».

L’enquête du FBI, désormais dirigée par le procureur spécial Robert Mueller, doit faire la lumière sur une possible « coordination » entre l’équipe de campagne de Donald Trump et des responsables russes. Outre ces investigations, le Congrès, où les républicains sont majoritaires, enquête. A partir du 30 mai, après le long week-end du Memorial Day, James Comey devrait témoigner devant les commissions du renseignement du Sénat et de la Chambre des représentants.