Nettoyage d’un court à Roland-Garros, le 7 mai 2012. | JACQUES DEMARTHON / AFP

Si le tournoi de Roland-Garros a officiellement débuté lundi 22 mai, avec une phase de qualifications, c’est dimanche 28 mai à partir de 11 heures que seront disputés les premiers matchs de la compétition proprement dite.

  • Quelle est l’origine de Roland-Garros ?

C’est en 1925 que naît le tournoi de Roland-Garros : la Fédération de tennis décide d’ouvrir les Championnats de France, créés en 1891 et jusque-là réservés aux joueurs et joueuses inscrits dans des clubs français, aux meilleurs joueurs étrangers. La compétition prend le nom d’Internationaux de France.

Trois ans plus tard, en 1928, le stade Roland-Garros est construit à la porte d’Auteuil, à Paris, où le tournoi prend ses quartiers. La 116édition s’y tient cette année.

Le nom de Roland Garros a été choisi par Emile Lesieur, président du Stade français et camarade de promotion de l’école de commerce d’HEC de cet aviateur, célèbre pour avoir été le premier à réussir la traversée aérienne de la mer Méditerranée. Joueur de tennis licencié au Stade français, Roland Garros était mort dix années auparavant, le 5 octobre 1918, lors de combats de la première guerre mondiale.

Avec l’Open d’Australie à Melbourne, Wimbledon à Londres et l’US Open à New York, Roland-Garros est l’un des quatre tournois du Grand Chelem, qui rassemble les tournois majeurs du circuit international.

  • Qu’est-ce que la terre battue ?

Spécificité de Roland-Garros, la compétition parisienne est la seule du Grand Chelem à se dérouler sur terre battue. Si elle est plus lente que les surfaces en dur ou en gazon, la terre battue est aussi propice aux longs échanges et donc particulièrement exigeante physiquement et techniquement.

Comme le rappelle le site du tournoi, la terre battue a d’abord été inventée pour répondre à une nécessité pratique : les frères anglais Renshaw, plusieurs fois vainqueurs de Wimbledon, utilisaient une poudre de terre cuite pour recouvrir des courts en gazon souffrant de la chaleur, à Cannes. Aujourd’hui, la terre battue de Roland-Garros est composée de cinq couches : gros cailloux, gravier, mâchefer, calcaire et brique pilée qui lui donne sa couleur ocre.

Une centaine de personnes sont chargées de l’entretien des courts pendant les trois semaines de la compétition.

  • Qui peut participer au tournoi ?

Lors de la phase de qualifications, les joueurs ne pouvant prétendre à entrer dans le tableau final directement disputent un tournoi entre eux. En trois victoires, ils peuvent parvenir au tournoi principal. Chez les hommes, 128 joueurs disputent ce tournoi qualificatif, et seuls les 16 derniers disputeront le tournoi. Chez les femmes, elles sont 96 au départ pour 12 places.
Cette année, treize Français et huit Françaises ont participé à cette phase de qualifications.

Concernant le tableau final, six semaines avant chaque tournoi, les organisateurs arrêtent le classement ATP, et les 104 premiers ont le droit d’y entrer directement. A ces 104 joueurs, il faut donc ajouter les 16 joueurs ayant passé les qualifications raquette en main, ainsi que huit invitations (ou wild-cards) que détient la Fédération française de tennis. Sur ces huit sésames, six sont attribués à des joueurs tricolores, un pour un joueur américain et un pour un joueur australien en raison d’accords avec les organisateurs des autres levées du Grand Chelem. 128 hommes et 128 femmes composent donc le tableau final de Roland-Garros.

  • Qui sont les grands absents cette année ?

Côté masculin, le Suisse Roger Federer, 35 ans, a décidé de faire l’impasse sur Roland-Garros pour se consacrer à Wimbledon, son tournoi fétiche, qu’il tentera de gagner pour la huitième fois en juillet. « Je travaille dur depuis un mois, mais en vue de jouer encore de longues années sur le circuit, je crois qu’il est préférable de ne pas participer à la saison sur terre battue et de me préparer pour l’herbe et le dur », a-t-il expliqué. Il avait dû s’y reprendre à onze fois avant de s’imposer à Roland-Garros en 2009, parachevant ainsi son « Grand Chelem en carrière ».

Côté féminin, la Russe Maria Sharapova sera absente pour la deuxième année consécutive. Suspendue pour dopage l’an passé, la star russe ne bénéficiera pas d’invitation (wild-card) pour l’édition 2017 de la part de la Fédération française de tennis. N’étant pas assez bien classée pour participer aux Internationaux de France ou intégrer les qualifications, l’ancienne nº 1 mondiale tombée à la 211place avait besoin d’un coup de pouce de la FFT. Mais son président avait émis des réticences sur cet épineux dossier.

Autre absence remarquée, celle de l’Américaine Serena Williams, finaliste en 2016, enceinte.

  • Quels sont les joueurs les plus titrés ?

Chez les hommes, c’est l’Espagnol Rafael Nadal qui a remporté le plus de titres (neuf). A 30 ans, il prétendra cette année à un dixième titre, ce qui serait un record historique. Chez les femmes, c’est l’Américaine Chris Evert, qui a pris sa retraite dans les années 1980, qui trône au sommet du palmarès avec 7 titres. Le plus jeune joueur à avoir remporté le tournoi est l’Américain Michaël Chang en 1989 (17 ans et 3 mois) et Monica Seles chez les dames en 1990 (16 ans et 6 mois).

  • Qui sont les prétendants au titre ?

Pour l’emporter une nouvelle fois, Rafael Nadal devra venir à bout du Serbe Novak Djokovic, vainqueur en 2016, qui tentera de son côté de remporter deux titres à la suite. Après avoir conquis, à 20 ans, son premier Masters 1000 sur terre battue le 21 mai à Rome, en battant Novak Djokovic en finale, l’Allemand Alexander Zverev devrait être un concurrent sérieux. L’Ecossais Andy Murray, finaliste en 2016 face à Djokovic, tout comme le Suisse Stanislas Wawrinka, ont également leur chance dans un tournoi très ouvert où des jeunes en pleine ascension, comme l’Australien Nick Kyrgios, l’Autrichien Dominic Thiem ou le Canadien Milos Raonic, tenteront de tirer leur épingle du jeu.

Côté femmes, l’Espagnole Garbiñe Muguruza, victorieuse de Roland-Garros en 2016, demi-finaliste au récent tournoi de Rome – ce qui lui a permis de retrouver le top 5 –, sera très suivie cette année. Victorieuse au Foro Italico face à la Roumaine Simona Halep (4e mondiale), l’Ukrainienne Elina Svitolina a, elle, progressé de 5 places pour accéder au 6e rang mondial, ce qui la positionne également parmi les sérieuses prétendantes au titre à Paris.

  • Que remportent les vainqueurs ?

Les vainqueurs, homme et femme, empocheront chacun 2,1 millions d’euros et le finaliste 1,06 million d’euros. Les gains sont en hausse ces dernières années, la récompense étant par exemple de 1,8 million euro en 2015. Au total, cette année, les dotations pour le tournoi sont de 36 millions d’euros (+ 4 millions par rapport à l’édition 2016). Une défaite au premier tour hommes rapporte déjà 30 000 euros.

Hormis la récompense financière, la joueuse victorieuse remporte la coupe Suzanne-Lenglen, du nom d’une ancienne joueuse française et multiple vainqueur du tournoi dans les années 1920. Le vainqueur hommes remporte, lui, la coupe des Mousquetaires, en référence à l’équipe de tennis victorieuse à six reprises de la Coupe Davis dans les années 1920-1930.

  • Comment est organisé le tournoi ?

Le tournoi est dirigé depuis 2016 par l’ancien joueur de tennis français Guy Forget. Il gère une vaste entreprise qui génère un chiffre d’affaires d’environ 200 millions d’euros : le tournoi est diffusé dans 233 pays et réunit environ 460 millions de téléspectateurs.

Le nombre de spectateurs qui viennent sur le tournoi a, lui, été de 455 621 l’an dernier. Ils assistent aux matches sur les 24 courts de Roland-Garros arbitrés par 304 arbitres et assistés de 258 ramasseurs de balles – près de 70 000 balles sont utilisées pendant la quinzaine garrossienne ! La sécurité est assurée par 750 personnes, dont de nombreux gardes du corps des joueurs, qui les accompagnent dans leur moindre déplacement et sur les courts.