• ON ATTEND CE WEEK-END :

Samedi 27 mai marque la fin des projections pour les films en lice pour la Palme d’or : le dernier et unique long-métrage présenté est celui de l’une des trois réalisatrices en compétition (avec la Japonaise Naomi Kawase et l’Américaine Sofia Coppola), la Britannique Lynne Ramsay, You Were Never Really Here, avec l’acteur Joaquin Phoenix dans le rôle d’un ancien combattant de la guerre d’Irak et ex-agent du FBI qui s’est reconverti dans le recouvrement d’adolescents disparus.

Après avoir participé à la Cinéfondation en 1998 avec One Eye, présenté deux courts-métrages en compétition (Small Deaths en 1996 et Gasman en 1998, récompensés tous les deux par le Prix du jury) et un long-métrage à Un certain regard (Ratcatcher en 1999), la cinéaste a été sélectionnée en compétition en 2011 avec We Need to Talk about Kevin. Elle a également été membre du jury des longs-métrages en 2013 et du jury de la Cinéfondation et des courts-métrages en 2001.

En ce dernier samedi du Festival est également projeté hors compétition le nouveau film de Roman Polanski adapté du roman de Delphine de Vigan, D’après une histoire vraie, avec Emmanuelle Seigner et Eva Green.

Le cinéaste Roman Polanski entouré par les actrices Emmanuelle Seigner (à gauche) et Eva Green pour le film « D’après une histoire vraie » au 70e Festival de Cannes, le 27 mai 2017. | ALBERTO PIZZOLI/AFP

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Dimanche 28 mai, la journée est consacrée aux délibérations du jury présidé cette année par le cinéaste espagnol Pedro Almodovar. La cérémonie du palmarès, présentée par l’actrice italienne Monica Bellucci, commencera à 19 h 15 pour s’achever aux alentours de 20 heures, avec la révélation de la Palme d’or 2017. Cette cérémonie sera suivie par la conférence de presse du jury à 20 h 30 et celle des lauréats à 21 h 15.

  • DU CÔTÉ DES CRITIQUES :

Les trois derniers films projetés en compétition, vendredi 26 et samedi 27 mai, n’ont pas fait l’unanimité au sein de la rédaction cinéma du Monde. C’est Thomas Sotinel qui en a rédigé les critiques. Du côté de You Were Never Really Here, de Lynne Ramsay, il voit « une variation féministe sur le thème de Taxi Driver, un collage dégoulinant d’hémoglobine, qui réarrange les éléments d’un genre – le film de vengeur urbain – avec ironie. Celle-ci fait un puissant antidote à l’adrénaline et You Were Never Really Here impressionne plus par une puissance conceptuelle rarement appliquée à ce genre de matériau que par l’excitation que l’on en retire ». Pour L’Amant double, de François Ozon, il écrit : « Feignant de satisfaire aux lois d’un genre, François Ozon s’est lancé dans la mise en scène d’un paysage mouvant et insaisissable, un inconscient féminin. » Enfin, concernant Aus dem Nichts (In the Fade), de Fatih Akin, il estime : « Malgré l’engagement de Diane Kruger dans le rôle principal, Fatih Akin ne retrouve pas l’énergie débordante de ses débuts, empêtré dans le rituel judiciaire qui occupe la partie centrale de son récit. »

Du côté des autres sections de ce 70e Festival de Cannes, l’heure est déjà venue de faire les bilans, plutôt positifs. Jacques Mandelbaum souligne « les bonnes aubaines » d’une Quinzaine des réalisateurs « vaillante et politisée », qui a révélé de jeunes auteurs talentueux comme la jeune réalisatrice du film I Am Not a Witch, Rungano Nyoni. Isabelle Regnier voit dans l’édition 2017 d’Un certain regard un « bon cru » marqué par la révélation du film russe Tesnota et de son tout jeune réalisateur Kantemir Balagov, prétendant légitime à la Caméra d’or (qui récompense chaque année un premier long-métrage, toutes sections confondues). Enfin, Mathieu Macheret voit dans la 56e Semaine de la critique « une sélection judicieusement équilibrée » dominée par deux films, Gabriel et la montagne, du Brésilien Fellipe Gamarano Barbosa et Makala, du Français Emmanuel Gras, récompensé par le Grand Prix Nespresso.

  • DU CÔTÉ DES REPORTERS :

Deux acteurs ont répondu aux questions des journalistes du Monde. D’un côté, le Belge Jérémie Renier s’est mis à nu, au propre comme au figuré, lors d’un entretien avec Laurent Carpentier et devant l’objectif de Stephan Vanfleteren. Il explique notamment :

« Le fait d’être acteur permet d’explorer des recoins de son âme. Parfois, je me demande ce que traverser toutes ces vies provoque dans notre métabolisme neurologique, et comment le cerveau fait la différence entre ce qu’on lui propose de vivre à travers un personnage et ce que l’on est. »

De l’autre, l’Américain Joaquin Phoenix, interviewé par Isabelle Regnier, a évoqué, entre autres, ses motivations pour le choix des personnages qu’il interprète :

« J’ai toujours été attiré par ce genre de personnages, qui vous donnent l’impression que tellement de choses se passent dans leur tête, qu’ils portent le poids du monde sur eux, qui traversent d’incroyables crises existentielles… Qu’y a-t-il de plus excitant pour un acteur ? Quand je lis des choses plus simples, plus univoques, ça m’ennuie. Je cherche toujours le plus intense, le plus compliqué que le moindre truc que fait le personnage paraisse épique. »

Enfin, Clarisse Fabre fait le récit de la journée de vendredi marquée par l’intrusion du politique sur la Croisette avec l’aïoli du maire, David Lisnard, la visite de la nouvelle ministre de la culture, Françoise Nyssen, une manifestation pro-burkini interdite et une montée des marches de migrants.

  • DU CÔTÉ DE LA PHOTO :

L’acteur Jérémie Renier à Cannes, le 24 mai 2017. | STEPHAN VANFLETEREN POUR « LE MONDE »

L’acteur Joaquin Phoenix à Cannes, le 26 mai 2017. | STEPHAN VANFLETEREN POUR « LE MONDE »

  • DU CÔTÉ DE LA VIDÉO :

Cannes 2017 : « Coby » de Christian Sonderegger, portrait de la nouvelle vie d’un transgenre
Durée : 03:33