Documentaire samedi 27 mai sur France 2 à 14 h 55

Coupe de France : la finale du Centenaire, SCO Angers - Paris-SG

La Coupe de France de football est-elle plus qu’une simple compétition sportive ? Poser la question, c’est déjà y répondre. Aucune épreuve footballistique au monde ne rassemble autant de participants, avec plus de sept mille clubs, amateurs et professionnels, dont les joueurs rêvent tous de la même chose : remporter la finale et recevoir le trophée des mains du président de la République. Car, événement national oblige, aucun chef de l’Etat n’a raté ce rendez-vous, inscrit dans la mémoire collective.

A l’heure du foot business, « la Coupe » demeure, de fait, le seul ­rendez-vous permettant encore d’improbables exploits. Récemment, les épopées des amateurs de Calais (Pas-de-Calais) ou de Quevilly (Seine-Maritime) ont marqué les esprits. Et ces histoires de petits qui mangent les gros apportent une certaine fraîcheur à un univers qui, capitalisme triomphant oblige, en manque cruellement.

Auteur de plusieurs documentaires bien troussés, Christophe Duchiron retrace cent ans de cette compétition, en dépassant le cadre sportif pour offrir des bribes d’histoire de France. A l’aide d’images d’archives (INA, Gaumont Pathé, ORTF), il fait revivre les grands moments d’une épreuve rapidement devenue populaire.

L’Olympe de Pantin, premier vainqueur en 1918. | DR

Les premières images de la Coupe de France datent de 1917, année de sa naissance ! A l’écran, durant quelques secondes, on voit les joueurs moustachus de l’OM et du FC Lyon disputer un 8e de finale. Le 5 mai 1918, la première finale oppose l’Olympique de Pantin aux Lyonnais devant 2 000 spectateurs. A l’origine intitulée Coupe Charles Simon (haut fonctionnaire et dirigeant sportif mort au front en 1915), elle est rebaptisée Coupe de France en 1919. Et son succès va aller en grandissant : de plus en plus de clubs veulent y participer.

Comme cette finale opposant, pour la première et la dernière fois, deux équipes de la même ville, en l’occurrence Roubaix (l’Excelsior et le Racing) en 1933. Ou encore l’incroyable parcours, en 1957, des joueurs d’El Biar, modeste club de division d’honneur de la banlieue d’Alger qui, en éliminant l’une des meilleures équipes du monde de l’époque, à savoir le Stade de Reims, signent l’un des plus grands exploits de l’histoire de cette compétition.

La bise de Papin à Mitterrand

Tous les nombreux témoins interrogés dans ce documentaire l’admettent : la Coupe de France représente quelque chose de très spécial dans une carrière de footballeur, qu’il soit amateur ou professionnel. Et les images gravées dans la mémoire collective défilent : le retour triomphal des joueurs de l’OM à Marseille en 1969, après leur victoire en finale face aux Girondins. Le général de Gaulle renvoyant sur le terrain le ballon lors de la finale 1967 entre Lyon et Sochaux. Le délire, dans les rues de Rennes, pour accueillir les premiers vainqueurs bretons de l’épreuve en mai 1965. L’envahissement du terrain par des supporteurs parisiens quelques minutes avant que le PSG ne remporte le premier titre de sa jeune histoire, face aux Verts de l’AS Saint-Etienne au Parc des Princes, lors de la finale 1982. Ou encore la bise inattendue de Jean-Pierre Papin au président Mitterrand en 1989.

Les commentaires des trois joueurs au palmarès le plus fourni dans cette compétition (cinq victoires pour Marceau Somerlinck, Dominique Bathenay et Alain Roche) viennent ajouter une touche de nostalgie qui va bien à la Coupe de France.

Coupe de France, 100 ans d’émotions, de Christophe Duchiron (Fr., 2017, 52 min).