Casa Nostra est l’un des huit lieux attaqués le soir du 13 novembre 2015, au cours duquel 130 personnes ont été tuées et des centaines d’autres blessées par des commandos de l’organisation djihadiste Etat islamique (EI). Personne n’est mort dans ce restaurant, situé dans un quartier de l’Est parisien. | MARTIN BUREAU / AFP

La justice a condamné mardi 30 mai le gérant du Casa Nostra et deux personnes à payer des amendes et des dommages-intérêts pour avoir diffusé une vidéo de l’attaque de ce restaurant parisien le 13 novembre 2015. Ces images sidérantes de clients affolés sous les tirs nourris des djihadistes, diffusées cinq jours seulement après l’attentat par le Daily Mail, ont fait le tour du monde.

Le tribunal correctionnel a estimé que le gérant, Dimitri Mohamadi, 45 ans, était coupable, entre autres chefs de prévention, de « divulgation d’images de vidéoprotection à une personne non habilitée ». Il l’a condamné à une amende de 10 000 euros. Deux affidés ont été condamnés à des amendes de 5 000 euros pour l’un, et de 1 500 euros avec sursis pour l’autre.

Les trois hommes devront aussi verser 6 000 euros à chacune des cinq parties civiles : 5 000 euros pour réparer le préjudice subi et 1 000 euros au titre des frais de justice. Deux jeunes hommes et une jeune femme, présents pour entendre la condamnation mais qui ont décliné tout commentaire à la sortie, avaient porté plainte après s’être reconnus sur la vidéo.

Impact « obsessionnel »

A l’audience du 26 avril, ils avaient décrit au tribunal l’impact « obsessionnel » de ces images « insoutenables », sur eux-mêmes mais aussi sur leurs proches. Dimitri Mohamadi avait démenti tout enrichissement personnel, alors que plusieurs sources avancent un montant de 50 000 euros pour la transaction.

L’un de ses affidés avait reconnu avoir touché 6 000 euros, tout en mettant en cause un journaliste présent, qui filmait les tractations en vidéo cachée. Ces images avaient été révélées peu après dans « le Petit Journal » sur Canal+.

Casa Nostra est l’un des huit lieux attaqués le soir du 13 novembre 2015, au cours duquel 130 personnes ont été tuées et des centaines d’autres blessées par des commandos de l’organisation djihadiste Etat islamique (EI). Personne n’était mort dans ce restaurant, situé dans un quartier de l’Est parisien.